Ariel Sharon est arrivé dimanche à Washington où il va tenter de convaincre George Bush de soutenir son «plan de paix» avec les Palestiniens, tout en écartant le président Yasser Arafat. Le Premier ministre israélien, dont c'est le cinquième voyage aux Etats-Unis depuis sa prise de fonction en mars 2001, doit rencontrer le président américain mardi à Washington et regagner Israël jeudi après une escale à New York où il s'entretiendra avec des représentants de la communauté juive. Il compte présenter au président américain un «plan de paix» et dans le même temps un dossier sur le président palestinien, qu'il accuse d'être «impliqué dans le terrorisme». Ce plan repose sur plusieurs points : un accord israélien à une «conférence régionale», un arrêt total des attaques palestiniennes et une refonte de l'Autorité palestinienne avec une mise à l'écart du président Arafat. Tel-Aviv entamera alors des négociations en vue de la création d'un Etat palestinien, sans s'engager à l'avance sur ses futures frontières, étant entendu que l'Etat hébreu écarte un démantèlement immédiat des colonies et refuse de se retirer aux frontières du 4 juin 1967. M. Arafat a, pour sa part, mis en garde contre de nouvelles offensives militaires israéliennes dans les territoires palestiniens. Il a indiqué, dans un entretien avec la télévision égyptienne, qu'après les différentes offensives passées de l'armée israélienne contre les Palestiniens, les Israéliens «disent maintenant qu'il reste encore neuf étapes de l'opération Rempart». «Nous voulons reconstruire nos institutions qui ont été détruites, bien qu'il (Sharon) dise qu'il reste encore neuf étapes de la guerre», a affirmé Yasser Arafat. Le 21 avril, Ariel Sharon avait annoncé la fin de la «première phase» de l'opération «Rempart», tout en affirmant que la «lutte contre le terrorisme» se poursuivrait. Le 24 avril, le dirigeant israélien avait laissé entendre que l'offensive pourrait s'étendre à la bande de Ghaza. Par ailleurs, l'Egypte a assuré le président palestinien de son soutien sans faille. C'est ainsi que Ahmed Maher, le ministre égyptien des Affaires étrangères, et Oussama Al-Baz, le conseiller politique du président Hosni Moubarak, ont eu un entretien de plus de deux heures avec le président palestinien à Ramallah. A la suite de l'entrevue, M. Maher a déclaré aux journalistes que la relation entre l'Egypte et l'Autorité palestinienne «a toujours été très forte, avant, pendant et après les difficultés que vit le peuple palestinien». «Cette solidarité nous aidera à faire en sorte que le droit des Palestiniens à un Etat indépendant, avec Al-Qods pour capitale, soit respecté», a ajouté M. Maher, avec M. Arafat se tenant à ses côtés. Sur le terrain, Israël souhaite aboutir à un règlement à Beit Lahm avant la rencontre Sharon-Bush mardi, pour redorer son image auprès de la communauté internationale. Des discussions intensives pour une levée du siège par l'armée israélienne de la basilique de la Nativité se sont poursuivies durant la nuit de samedi à dimanche. Pour l'heure, les pourparlers n'ont pas abouti, bien que des progrès sensibles aient été réalisés donnant l'espoir d'un accord prochain, selon des sources concordantes israéliennes et palestiniennes.