ALM : Quelle stratégie la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc met-elle en œuvre pour dynamiser les relations économiques entre la Belgique et le Maroc ? Lucien Leuwenkroon : De par la nature de sa principale mission qui consiste à mettre en relation des hommes d'affaires belges, luxembourgeois et marocains, la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc encourage fortement les échanges économiques et commerciaux entre ces trois pays. Fort de son conseil d'administration cosmopolite, qualifié et opérant dans des secteurs clés comme le maritime, la finance, la distribution, l'agroalimentaire, les énergies vertes, l'environnement ou encore l'édition, la CCBLM constitue une source d'informations fiables pour les investisseurs belges ou luxembourgeois. Grâce à son réseau aussi bien national qu'international, la CCBLM est en mesure de favoriser les contacts et permettre ainsi à ces contacts d'aboutir à des partenariats fiables et durables. Par le biais de nos séminaires qui collent à l'actualité et pour lesquels nous faisons intervenir des experts belges de renommée internationale, nous démontrons le savoir-faire belge et insufflons des potentialités de partenariat. Nous encourageons également les institutions publiques marocaines et belges à se rapprocher dans le cadre d'un transfert de savoir-faire (CRIOC/ Fondation nationale pour le mouvement consumériste et les droits du consommateur) ou encore de partenariat comme ce sera le cas au SIAM avec la signature d'une convention entre l'AFSCA et l'ONSSA. Pour finir, nous organisons des missions d'hommes d'affaires en Belgique et au Grand -Duché de Luxembourg pour faire connaître les potentialités que chaque pays peut offrir à l'autre dans un esprit d'échange et faire découvrir les produits belges et luxembourgeois. D'ailleurs, notre prochaine action est un road show en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg qui aura lieu du 10 au 13 juin 2013 et qui permettra aux entreprises marocaines d'avoir des B2B avec des entreprises belges, luxembourgeoises et également françaises et allemandes. Au SIAM 2013, la Belgique est à l'honneur. En quoi consistera la participation belge à la réussite de cette édition? La participation de la Belgique, sous le thème «Technologie et développement, est triple. Commerciale, avec une trentaine de sociétés belges dans les domaines agricole et agroalimentaire. Solidaire, avec quelques projets importants de la coopération gouvernementale en appui au pilier II du Plan Maroc Vert. Et scientifique et institutionnelle, avec des professeurs et experts belges ainsi que des parastataux du secteur. A travers ses programmes de coopération, comment la Belgique contribue-t-elle à la réussite du Plan Maroc Vert ? Depuis 2009 la Belgique s'est inscrite dans l'appui au pilier II du PMV sous forme de projets de développement de filières prometteuses pour les agriculteurs dans le Souss-Massa-Drâa et l'Oriental : l'amandier, les dattes et le safran. A côté d'activités visant l'augmentation de la productivité de ces cultures, ces projets aident aussi les agriculteurs à mieux valoriser leurs productions à travers un meilleur conditionnement et l'organisation de la commercialisation, ceci dans le but d'augmenter localement la valeur ajoutée de ces productions. Quels sont les domaines où les experts belges peuvent intervenir pour promouvoir le secteur de l'agriculture ? La Belgique connaît une agriculture et un secteur agroalimentaire de haute technologie et très spécialisés. Ce sont ces connaissances qui peuvent intéresser les Marocains du secteur. Quelques exemples pour illustrer les potentialités : la fourniture de semence de bovins de la race viandeuse Blanc Bleu Belge (BBB) pour l'insémination de vaches locales, les techniques de la criée pour la commercialisation de fruits et légumes ainsi que le développement et l'application de règles strictes en matière de qualité et de calibrage de fruits et légumes En matière d'échanges économiques entre la Belgique et le Maroc, que représentent les produits agricoles ? En termes d'exportation de la Belgique vers le Maroc, la part de l'agroalimentaire représente 4,5% du total (chiffre 2012). En matière d'importation du Maroc vers la Belgique, la part de l'agroalimentaire représente 9,8% du total (chiffre 2012). Quels sont les produits marocains qui intéressent le plus le consommateur belge et que doit-on faire pour promouvoir leur exportation ? Il y a les fruits et légumes, les produits de la mer et l'huile d'argan et produits du terroir. Pour promouvoir leur exportation, il faut améliorer le marketing et donner une vraie valeur ajoutée aux produits. Concernant les fruits et légumes, nous allons présenter lors du SIAM à Meknès, jeudi 25 avril, le mode de gestion de la criée de Maline qui est une véritable bourse de fruits et légumes où seules les coopératives peuvent accéder. La criée de Maline est la plus importante et la plus dynamique d'Europe. Il ne faut pas rater cette présentation qui, nous l'espérons, donnera envie aux responsables marocains de dupliquer ce mode de gestion et valoriser ainsi les produits agricoles nationaux. Et quels sont les produits belges que vous souhaitez présenter sur le marché marocain et faire découvrir au consommateur marocain ? Le consommateur marocain connaît la Belgique à travers ses deux produits-phares que sont le chocolat et les frites. Mais il ignore, par exemple, que ses semences de betteraves et de pommes de terre sont issues de Belgique. La Belgique, pour se distinguer de ses voisins, s'est spécialisée dans des produits de haute technologie et dans des niches bien spécifiques et c'est cet aspect de la Belgique qui sera mis en avant à l'occasion du SIAM 2013. Elevage bovins, races chevalines, les vaccins, la lutte biologique grâce aux bourdons… Venez donc nombreux !