Durant une conférence de presse, organisée lundi 15 septembre à Casablanca, André Azoulay, Nathalie Baye, Mélita Toscan Du Plantier et Christine Ravet se sont exprimés sur le contenu de la troisième édition du festival international du film de Marrakech qui se déroulera du 3 au 8 octobre 2003. Il n'y avait pas de mesures de sécurités excessives à l'entrée du bâtiment où s'est déroulée la conférence de presse. Mais les événements du 16 mai, de même que l'assassinat de deux Marocains de confession juive, étaient présents dans les esprits. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi Mohammed VI et vice-président délégué de la Fondation du FIFM, n'a pas éludé le sujet. « Malgré les drames qui nous touchent, le Maroc est un pays d'ouverture. Aucun de nous n'est décidé à rendre les armes. Plus on essayera de nous déstabiliser, et plus on fera face pour défendre les valeurs de la modernité et de l'excellence ». La situation actuelle n'épargne pas non plus « les choix éditoriaux » de la manifestation. La réputation du festival de Marrakech, comme un rendez-vous de paillettes, sera battue en brèche cette année par la liste des films en compétition. Christine Ravet, directrice artistique, a confié avoir visionné 800 films avant d'établir une sélection qui privilégie les cinéastes qui font face à la réalité. Dans la plupart des films en compétition officielle, les réalisateurs traitent de sujets qui font l'actualité dans les journaux, et s'engagent en faveur d'un monde meilleur. Autre particularité de cette troisième édition : l'absence de Daniel Toscan Du Plantier. Le président des deux précédentes éditions est décédé le 11 février 2003 à Berlin. « Il n'est pas là, mais il est partout », a déclaré André Azoulay à son sujet. Un fervent hommage lui sera rendu par la projection de films qu'il a produits. L'actrice française Nathalie Baye, qui a remplacé le président défunt, s'est exprimée sur son bonheur d'être au Maroc. « J'aime infiniment votre pays, et j'ai très envie de découvrir les artistes marocains », a-t-elle déclaré. Avant d'ajouter qu'elle est à la fois très curieuse et très enthousiaste. « J'espère être en mesure de vous communiquer mon enthousiasme», a-t-elle dit sous un tonnerre d'applaudissements. L'émotion a coupé la voix à Mélita Toscan Du Plantier, directrice du festival. Elle a fait part de son émotion d'être assise à la place d'où s'est exprimé son défunt mari, l'année dernière. En plus de Daniel Toscan Du Plantier, plusieurs autres hommages sont prévus. D'abord, les réalisateurs Ridley Scott et Oliver Stone qui seront décorés du wissam de l'ordre d'Officier. Ensuite, les acteurs. À commencer par Alain Delon qui recevra le trophée de l'Etoile d'Or de Marrakech pour l'ensemble de sa carrière. Des films, dont « Le Guépard » et « Borsalino », seront projetés à cette occasion. Le public fera sans doute un accueil triomphal à la comédienne égyptienne Yousra, très attendue dans la ville ocre. Au demeurant, le festival ne faillira pas à son habitude d'honorer un comédien national. L'année dernière, le grand Mohamed Hassan El Joundi a reçu une distinction. Cette année, c'est le tour de la comédienne Amina Rachid. Le cinéma indien est très populaire à Marrakech. Lors de l'édition précédente, une foule en délire avait porté, comme une idole vivante, la star indienne Aamir Khan. C'était l'un des moments forts de la 2ème édition du festival de Marrakech. L'exploit sera sans doute réédité avec l'acteur Amitabh Bachchan, une superstar en Inde. Côté jury, le réalisateur allemand Volker Schlöndorff mènera à tambour battant celui de la compétition officielle des longs-métrages. Le comédien britannique Jeremy Irons présidera, quant à lui, le jury des courts-métrages. Le programme de la troisième édition du FIFM est bouclé. Il faut attendre maintenant qu'il mène Marrakech vers les grands rendez-vous du 7ème art.