Mme Mélita Toscan Du Plantier, directrice du Festival International du Film de Marrakech (FIFM), a réagi à l'article paru dans le numéro 415 d' «Aujourd'hui le Maroc». Elle insiste sur la particularité de la troisième édition en raison des attentats de Casablanca et sa détermination à en faire une manifestation réussie. Elle donne également des détails sur le contenu du festival. La présidence d'honneur de la troisième édition du FIFM serait confiée à Nathalie Baye. Telle est la principale information communiquée par Mélita Toscan du Plantier à ALM. La nomination de Nathalie Baye dépend toutefois de l'approbation des membres de la Fondation du FIFM qui se réuniront le jeudi 3 juillet à Rabat. Mais, tout porte à croire que l'ex-femme de Johnny Halliday, meilleure actrice au festival de Venise pour son rôle dans « Une liaison pornographique », sera présente à Marrakech du 3 au 8 octobre 2003. Et elle n'y restera pas très longtemps, parce que le festival de Marrakech s'achemine vers une présidence tournante, selon Mélita Toscan du Plantier. C'est-à-dire qu'un nouveau président d'honneur sera nommé lors de chaque édition. L'épouse du défunt Daniel Toscan Du Plantier, président du FIFM depuis la première édition, ajoute que les attentats de Casablanca lui ont rendu la tâche difficile. Elle avait pris rendez-vous au festival de Cannes avec les agents de nombreuses stars américaines. «Ces agents se sont rétractés à l'annonce des attentats de Casablanca. Ils ont eu peur !», précise la directrice du festival de Marrakech. Elle ajoute qu'elle ne désespère pas pour autant d'avoir «trois stars internationalement au festival de Marrakech». En ce qui concerne le président du jury pour la compétition des longs-métrages, Mélita Toscan du Plantier affirme que : «nous tenons absolument à ce qu'il ne soit pas français». Le grand Sean Connery a été contacté dans ce sens. Il avait donné son accord, mais les contraintes d'un nouveau tournage ont contrarié ses plans relatifs à Marrakech. D'autres stars du 7ème art sont pressenties pour présider le jury des longs-métrages. «Nous avons contacté des personnes comme le réalisateur Robert Altman ou l'acteur George Clooney. Nous attendons toujours une réponse», nous confie la directrice du FIFM. Concernant Pierre Lescure, qui a été cité comme le prochain président du FIFM, Mélita Toscan Du Plantier affirme que l'ancien patron de Canal + n'a pas émis le souhait de prendre la place de son défunt époux. Et d'ajouter : «aujourd'hui, je ne suis sûr que Pierre Lescure soit un atout pour le festival de Marrakech». Elle explique à cet égard que son époux avait déjà défini les grands axes de la manifestation avant de mourir le 11 février 2003 à Berlin. Parmi les axes de la troisième édition du FIFM, la directrice du festival cite l'hommage appuyé au cinéma indien. Amitabh Bachchan, l'immense acteur indien, vénéré comme un dieu dans son pays, mais aussi dans la ville ocre, sera présent à Marrakech. Une carte blanche lui sera donnée pour présenter quatre de ses films et faire partie, s'il le souhaite, du jury. Neuf long-métrages indiens inédits seront également projetés. Le succès de l'acteur Aamir Khan, lors de l'édition précédente, a probablement joué dans la programmation de films indiens. Quant au retard accumulé dans le contenu des activités de la manifestation, sa directrice en impute la responsabilité aux attentats de Casablanca. Elle estime, de surcroît, qu'il est tout à fait normal que l'identité des longs-métrages en compétition ne soit pas connue trois mois avant l'ouverture du festival. La troisième édition du FIFM semble transitoire, et pour tout dire, mal partie. Bien plus pour des motifs relatifs à la succession de Daniel Toscan Du Plantier qu'en raison des attentats de Casablanca. La directrice du festival se dit toutefois déterminée à en faire une édition réussie: «j'ai trop d'amour pour le Maroc, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le rayonnement du festival s'élargisse encore».