« Il est temps de promouvoir la culture entrepreneuriale auprès des étudiants diplômés et des chercheurs pour donner aux universités l'occasion de s'ouvrir sur le monde industriel et commercial », a souligné, jeudi à Casablanca, le ministre de l'enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, Lahcen Daoudi. S'exprimant lors d'une rencontre sur la « Recherche et Développement (R&D), levier de la compétitivité », organisée à la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), M. Daoudi a indiqué que l'un des défis du Maroc est celui de la compétitivité de ses entreprises et que l'université doit adapter son offre de formation au marché économique et contribuer à cette compétitivité. « Il faut créer et consolider des passerelles effectives entre les entreprises et les universités, de sorte à obtenir une adéquation entre la production académique et les besoins du marché », a-t-il préconisé. Le Maroc s'est doté de la Stratégie Nationale pour le Développement de la Recherche Scientifique à l'horizon 2025 et l'Initiative Maroc Innovation afin d'assurer des fonds, potentiels humains et des infrastructures visant à renforcer la recherche scientifique et la compétitivité des entreprises par le biais de l'exploitation des capacités de recherche des universités marocaines, de l'innovation et des projets (R&D), a-t-il dit, invitant les étudiants à maitriser les langues étrangères, l'anglais en particulier, pour pouvoir avoir accès au marché international. La présidente de la CGEM, Mme Miryem Bensalah Chaqroun, a, de son côté, mis en avant, dans une allocution à l'ouverture de cette rencontre, qu'il est »plus que jamais temps de redonner à la science et à la recherche ses lettres de noblesse et de favoriser un échange et un partenariat université-entreprise qui soit à la fois créateur de richesses, d'emplois, de développement durable et accélérateur de croissance ». « Les entreprises ne sont pas exemptes de reproches non plus puisque peu d'entre elles dédient les ressources nécessaires à la recherche et au développement », a-t-elle noté, soulignant que des mesures incitatives doivent être mises en place pour enrichir la collaboration entre le secteur privé et les universités, pour inciter les chercheurs marocains et internationaux à être une force de proposition. »Nous devons renforcer la capacité des entreprises marocaines à construire l'avenir par la création de produits et de services innovants à forte valeur ajoutée », a-t-elle mis en exergue. La CGEM, a-t-elle relevé, avait proposé des amendements au projet de Loi de Finances afin « d'encourager les entreprises à investir dans la Recherche et Développement sans être pénalisées fiscalement », soulignant que l'instauration d'un cadre fiscal favorable au développement de la recherche collaborative est donc nécessaire. De son côté, le président de la Commission R&D, e-entreprise et relation avec l'Université-CGEM, M. Tarafa Marouane a souligné que la commission a formulé des recommandations pour valoriser la R&D et promouvoir l'innovation au Maroc. Ces recommandations, a-t-il dit, portent notamment sur le fait d'assoir une gouvernance public-privé relative au Système National de Recherche et Innovation, et d'avancer rapidement dans l'élaboration du »Small Busines Act Marocain », un des chantiers prioritaires du Comité National de l'Environnement des Affaires. Elles portent également sur le développement des synergies entre les grandes entreprises et les PME, par le biais de la diffusion des bonnes pratiques et du transfert de technologie et le développement des liens forts entre les universités et les entreprises, à travers la création des fondations d'université, des chaires de recherche pour inciter les entreprises à externaliser leurs projets de recherche vers les universités.