Les flux commerciaux entre les Maroc et les Etats-Unis ne sont pas à la hauteur des relations des deux pays. La concrétisation de la zone de libre-échange ne fera que consolider la coopération économique. Qu'est ce qui pousserait un investisseur américain à tenter l'aventure marocaine ? Stabilité politique et transparence du marché dans lequel il opère. Pas plus, pas moins. Du moins, si l'on en juge par les propos de Catherine Novelli, adjointe du Représentant américain du Commerce pour l'Europe et la Méditerranée en visite dernièrement au Maroc à l'occasion de la tenue de la 3ème édition du Conseil Marocco-américain du commerce et de l'investissement. Si le royaume offre certes un environnement favorable pour les investissements américains, ces derniers n'ont pas encore atteint des niveaux records comparativement à des pays similaires. Selon les chiffres communiqués par le Conseil, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint fin juin 2001, 1,6 milliard de DH. Pour l'année 2000, ce montant a atteint 2,6 milliards de DH contre 2,5 milliards de DH en 1999, en hausse de 7,23%. Pour le moment, les Etats-Unis sont le septième client du Maroc. Pour plusieurs opérateurs économiques, la concrétisation du projet de zone de libre-échange économique est l'unique alternative pour booster les investissements US. A ce propos, la position de l'administration américaine est claire : la mise en place de cette zone ne peut voir le jour que si le Maroc entame des réformes économiques nécessaires dans plusieurs domaines notamment l'agriculture et l'assurance. Pour l'heure, les deux parties sont toujours au stade des négociations pour atteindre cet objectif. La visite du Souverain donnera certainement un nouveau souffle en matière de coopération économique. En attendant, la mise en place de la zone de libre-échange se heurte à plusieurs obstacles. Les responsables américains estiment qu'au niveau des assurances, la loi actuelle est loin de motiver les opérateurs à s'introduire sur le marché marocain. Ceci n'est qu'un exemple parmi d'autres. Concernant l'agriculture, les Etats-Unis reprochent sa politique protectrice dans ce domaine. A ce propos, il faut préciser que les Etats-Unis imposent une batterie de mesures contraignantes pour les exportations agricoles marocaines. Pour plusieurs observateurs, tant que la volonté politique des pays est manifeste pour franchir le cap du libre-échange, ils s'achemineront certainement vers un terrain d'entente. Chaque partie devra ainsi faire des concessions. Du côté marocain, un accord de libre-échange doit être accompagné par une assistance américaine pour la mise à niveau des entreprises marocaines. L'objectif étant que les opérateurs nationaux puissent concurrencer les opérateurs américains. Un chantier immense, si l'on en juge par l'état de la plupart de nos entreprises. Une chose est sûre : les investisseurs américains suivent de près l'évolution économique de notre pays. Ils sont présents dans plusieurs domaines notamment celui des banques, du commerce, de l'industrie. Ils affichent également un intérêt pour les marchés du tourisme et des nouvelles technologies. Si l'intérêt des investisseurs américains est certain, il faudra se donner les moyens pour les séduire. D'autant plus que l'économie américaine affiche des signes forts de reprise.