La Redal s'est expliquée, mercredi, sur «l'eau de robinet nauséabonde et qui a mauvais goût». Au cours d'une visite guidée dans son laboratoire d'analyse de Rabat, le distributeur d'eau et d'électricité dans la wilaya s'est défendu d'être la cause de ce phénomène qu'il a qualifié de propre aux périodes de grand stress hydrique. Selon le laborantin en chef de la société, les années 80 et 90 ont connu des désagréments encore plus accentués du fait de déficit pluviométrique et de grandes chaleurs. Il a expliqué que les réserves s'amenuisant, les lâchers de mise à niveau n'ont pas lieu, ce qui empêche le renouvellement des eaux de retenue et qui indirectement favorise la prolifération d'algues. Il a cependant estimé que cette situation ne nuit en rien à la salubrité de l'eau du robinet. Elle reste potable et, a-t-il dit, bonne pour la consommation humaine car conforme à la norme 3.0.7. Il ne saurait en être autrement, a-t-il ajouté, car autant l'Office national de l'eau potable (ONEP)- seul fournisseur au Maroc-, que la Redal ont installé différents seuils de contrôle afin de garantir à l'eau sa salubrité. Il a précisé qu'un 1er contrôle de l'eau livrée s'effectue à la sortie des installations de l'office, puis dans les infrastructures de stockage de Redal et tout au long de leur cheminement avant de l'être une dernière fois à son écoulement du robinet. Conclusion, a affirmé le technicien, l'eau livrée au consommateur final est aux normes et l'eau nauséabonde qui a un goût douteux est potable, en dépit de ces désagréments gênants. Il a également déclaré que la Redal a avisé l'Onep des anomalies signalées par la clientèle dès les premières réclamations reçues. Il a affirmé que le problème est aujourd'hui réglé et que l'eau du robinet a retrouvé son odeur et son goût familiers. Il n'a cependant pas exclu l'hypothèse d'une rechute en cas de canicule nouvelle. Il a toutefois estimé que même alors l'utilisation du charbon actif est susceptible de résoudre le problème en urgence tandis que le peuplement des bassins en carpes argentées devrait pouvoir éradiquer les algues, ces poissons en étant friands. Il a ajouté que pour sa part Redal effectue sur son circuit de distribution chaque année quelque 9000 échantillons sur lesquels sont réalisées des analyses chimico-physiques et bactériologiques qui déterminent le taux des métaux et les microbes présents dans l'eau. Il a laissé entendre que cette procédure est appliquée au niveau des 24 cuves de stockage installées dans la wilaya. Ces réservoirs livrent quotidiennement 267.000 mètres cubes d'eau et ont une capacité de réserves de 29 heures exprimées en consommation moyenne annuelle. L'eau livrée dans la wilaya de Rabat-Salé provient de deux sites : les sources d'El Fouarate à 40 km de Kenitra et le barrage Mohammed Ben Abdallah. C'est cette dernière qui présente parfois en cas de grand stress hydrique aggravé de grandes chaleurs, des symptômes « d'altération» qui rebutent le consommateur.