En dépit de son odeur bizarre et de son goût fade, dont se plaignent les habitants, l'eau de boisson distribuée dans les villes entre Salé et Casablanca est une eau potable de qualité, selon l'Office national de l'eau potable (ONEP). Contacté par Al Bayane, des responsables de l'office ont tenu à rassurer les habitants de toutes les villes situées le long de la côte de Salé à Casablanca, en passant par Rabat, Temara, Skhirate, Mohammedia et Ain Harrouda, que la qualité de l'eau distribuée dans ces cités est «conforme aux normes nationales «. Selon l'ONEP, l''apparition de ces goûts et odeurs est essentiellement due à un phénomène purement naturel appelé eutrophisation (développement anarchique des algues), qui affecte les eaux des retenues des barrages en particulier dans les pays à climat chaud et se manifeste en période d'été chaque fois que l'année est marquée par un déficit pluviométrique important et par une température élevée comme c'est le cas cette année au Maroc. Toutefois, précise-t-on de même source, ce phénomène «n'affecte aucunement la qualité de l'eau de boisson», dont l'odeur et le goût altérés suscitent le mécontentement des habitants.Pour faire face à ce phénomène, ajoute-t-on de même source, l'ONEP a recours à l'amélioration de la qualité des eaux brutes au niveau des retenues des barrages pour la production de l'eau potable notamment par le choix du niveau de prise d'eau où la qualité est optimale, l'aération artificielle des eaux, l'introduction de poissons consommateurs d'algues (carpe argentée) dans les retenues et le renforcement des doses de produits habituels de traitement pour améliorer la qualité gustative de l'eau traitée. Lorsque le phénomène se manifeste de manière aigu, comme c'est le cas cette année, l'office renforce son système de traitement par l'ajout de charbon actif, un produit caractérisé par son fort pouvoir de réduction des gouts et odeurs dans l'eau et ce afin d'éviter au mieux les désagréments causés aux consommateurs par ce phénomène, selon les responsables de l'ONEP. L'apparition d'odeurs et de gouts altérés par les secrétions des algues dans les eaux de boisson du robinet suscitent néanmoins, en cette première moitié du mois de Ramadan, l'inquiétude des habitants qui craignent pour leur santé et celle de leurs enfants et proches. Pour dissiper toute crainte, il est à rappeler que l'ONEP dispose depuis 1968 d'un laboratoire national, chargé de la surveillance de la qualité des eaux produites et distribuées. Ce laboratoire a également pour missions de procéder à l'exécution des essais et des analyses d'études lors de l'élaboration des projets d'adduction de l'eau potable (AEP) et d'assainissement et au contrôle de la pollution des eaux susceptibles de servir à l'alimentation humaine. Il est chargé aussi de prêter son assistance technique à des tiers. La mission du Laboratoire central de la qualité des eaux qui s'est érigé depuis 1991 en une Direction de Laboratoire s'est renforcée à l'issue de la mise en place d'un réseau de 57 Laboratoires décentralisés. La surveillance de la qualité de l'eau produite et distribuée par l'ONEP porte sur toutes les étapes d'approvisionnement en eau (depuis la source de prélèvement jusqu'au robinet du consommateur ou au point de livraison). Cette surveillance destinée à protéger la santé du consommateur se base sur des normes et règlements nationaux en vigueur régissant la qualité de l'eau potable avec recours au besoin aux Directives Internationales et aux règles de bonnes pratiques.