Accusé d'avoir abusé d'une écolière de neuf ans, un employé d'un four traditionnel de Derb Soltane, à Casablanca, a été arrêté et traduit devant la Chambre criminelle. Elle était pleine de joie, parce qu'elle rendait visite à ses parents à Salé. Elle ne leur a pas rendu visite depuis quelques mois. Car, elle séjourne chez sa tante paternelle à Derb Soltane, à Casablanca où elle poursuit ses études en troisième année d'enseignement fondamental. A son neuvième printemps, elle est l'élève brillante de sa classe. Son père est fièr d'elle; il lui a demandé de lui expliquer en détail ce qu'elle fait chez sa tante, de lui répondre si elle est tranquille et aisée. Elle a commencé à lui détailler son emploi du temps et à lui dévoiler ses relations avec ses amies de classe. Quelques moments plus tard, elle a mis sa mains dans la poche de son pantalon pour faire sortir une petite somme d'argent. Elle l'a remise à son père en souriant. Elle s'attendait à ce qu'il soit content de son geste. Mais, il lui a demandé si c'était sa tante qui lui avait remis cet argent. Elle lui a répondu négativement. “Qui donc te l'a donné ?“, lui demande son père. Avec une naïveté innocente, elle lui a expliqué qu'elle l'a eu d'un employé d'un four. Pourquoi ? C'est à cette question qu'elle n'a pas pu répondre. Elle a baissé ses yeux, sans dire un mot. Il l'a interrogée une seconde fois sur un ton sérieux. Le regard baissé, elle lui a expliqué que le donneur d'argent abusait d'elle. Comment ? Pourquoi n'a-t-elle pas expliqué son histoire à sa tante ? lui a-t-il demandé. Il n'en a pas cru ses oreilles. Il a appelé sa sœur pour la mettre au courant. La tante a aussitôt giflé la fille en lui reprochant de ne lui avoir rien dit. Malika a fondu en larmes. Et son père a décidé de regagner Casablanca en compagnie de sa sœur et de sa fille pour porter plainte contre l'employé du four. Le père a conduit d'abord sa fille vers un médecin pour la faire ausculter. Ce dernier a attesté que Malika présente des traces d'acte sexuel. Certificat médical en main, il l'a emmenée par la suite au commissariat de police. A sa présence, les éléments de la brigade mondaine ont entendu la petite fille. Elle a déclaré qu'elle fréquentait souvent le four de son quartier soit pour en acheter du pain, soit pour y déposer celui que sa tante préparait. Deux semaines plus tôt, se souvient-elle, elle était au four quand Mohamed lui a demandé de s'approcher de lui. Elle a refusé au point qu'elle s'est apprêtée à s'enfuir. Seulement, il l'a tenue par force, avant de baisser le rideau pour abuser d'elle. Une fois son acte fini, il lui a versé une somme de dix dirhams. Après avoir empoché cette somme, Malika a quitté le four sans rien dévoiler à sa tante. Les limiers de la brigade mondaine se sont dépêchés vers le four et ont arrêté l'employé en question. Il s'agit de Mohamed, trente-deux ans, célibataire. Il a affirmé qu'il connaissait Malika à l'instar de tous les autres clients du four. Toutefois, il n'a jamais abusé d'elle, précise-t-il. Il a expliqué aux enquêteurs l'avoir mise deux ou trois fois sur ses genoux, mais en la considérant comme sa fille. Traduit devant le procureur général près la Cour d'appel de Casablanca, l'employé du four mis en cause a continué à clamer son innocence. Il attend actuellement son jugement par la Chambre criminelle.