Les réseaux d'assainissement de Casablanca sont opérationnels. Aucun débordement n'a été enregistré lors des dernières pluies. L'activité humaine, même la plus élémentaire comme le fait de s'alimenter, génère des déchets, solides ou liquides, excréments, résidus alimentaires, eaux usées, etc. À cela s'ajoutent les ordures et les rejets dégagés par les unités industrielles installées dans la ville et dans sa périphérie. A Casablanca, avec le développement de l'urbanisation et de l'industrialisation, ainsi que l'évolution des modes de consommation, les rejets d'eaux dites «usées» et autres résidus ménagers ont considérablement évolué en quantité et en qualité. Les rejets domestiques simples se sont enrichis de produits plus complexes et les réseaux d'assainissement recueillent quotidiennement des rejets industriels, commerciaux ou artisanaux aux caractéristiques très diverses. Si tous ces rejets ne sont pas traités dans les règles de l'art, ils finiraient par rendre inhabitable le cadre de vie habituel. Et lorsque les pluies s'abattent, les réseaux d'assainissement sont mis à rude épreuve. L'hiver de 1996 restera indubitablement marqué par les fortes inondations ayant provoqué des morts et d'importants dégâts matériels au vieux quartier Bouchentouf et à Derb Soltane. Certaines familles, victimes de ces inondations, demeurent jusqu'à présent logées dans une école primaire dans des conditions catastrophiques. La calamité avait alors mis à nu les défaillances des réseaux d'assainissement de la métropole. Qu'en est-il de l'état des lieux aujourd'hui, notamment après les pluies diluviennes qui se sont abattues ces dernières semaines sur la capitale économique ? Les services de la Lyonnaise des Eaux de Casablanca, LYDEC, soulignent qu'aucun débordement n'a été enregistré, même dans les zones dites sensibles. En effet, depuis que la Lyonnaise a pris en charge, en 1997, pour une durée de trente ans, la gestion déléguée des services d'eau, d'électricité et d'assainissement de la Wilaya du grand Casablanca, plusieurs travaux structurants ont été menés sur les réseaux d'assainissement. Les zones sensibles, qui connaissaient auparavant des inondations, ont été réduites de 52 à moins d'une dizaine actuellement et avec des risques amoindris. Cette réduction des risques est due notamment à des campagnes ponctuelles de curage et de débouchage. Mais aussi à des campagnes de sensibilisation des habitants dont le comportement contribue au bouchage des égouts par le jet des sachets en plastique et des déchets. Depuis 1997, les travaux de curage des réseaux, primaires, secondaires et des grands collecteurs ont permis de dégager des milliers de tonnes de sédiments. La question d'assainissement, qui est prioritaire sur l'agenda de LYDEC, a absorbé pas moins de 40 % des investissements de l'entreprise, soit presque deux milliards de dirhams depuis 1997. Aujourd'hui, les risques d'innondations sont amoindris, mais il n'en demeure pas moins que l'opération d'assainissement est une action continue. Si les réseaux d'assainissement sont opérationnels, force est de constater que des campagnes de sensibilisation s'imposent en vue d'éviter les bouchages dus au comportement de certains habitants qui jettent leurs ordures directement dans les égouts.