Les pluies diluviennes qu'a connues le pays ces dernières semaines ont levé le voile sur la défaillance des infrastructures de base. Etat des lieux à Hay Mohammadi. Les pluies qui se sont abattues sur notre pays ces derniers jours ont mis à nu les défaillances des infrastructures de base dans plusieurs villes. Dans le quartier mythique de Hay Mohammadi à Casablanca, ces pluies diluviennes ont levé le voile sur un état des lieux qui interpelle à plus d'un titre. Du boulevard principal jusqu'à la mosquée de Mohammed V, à Hay Saïda, en passant par le « kissariat », et les centaines de baraques installées dans ses parages ainsi qu'au long du boulevard d'Ali Yata, c'est le même scénario ou presque. Faute de curage et d'entretien dans le temps opportun, les eaux de pluie qui coulaient à flot ont pratiquement transformé certaines rues et ruelles en petites rivières, l'eau envahissant les routes et les chaussées, transportant des sachets en plastiques plein d'ordures et autres détritus. Les petits-enfants, à la sortie de l'école, ne pouvaient pas traverser les routes, seuls dans ces conditions, non pas à cause des automobilistes qui roulaient à grande vitesse en plein périmètre urbain; mais uniquement en raison des eaux dans les rues. A Derb Moulay Chrif, les habitants ont assisté à des scènes déplorables. Les regards de visite des canalisations des eaux usées ont été complètement bouchés par les ordures et les déchets jetés, ici et là. Chose qui a provoqué des débordements ayant menacé, notamment ceux qui habitent aux rez-de-chaussée. Les mêmes débordements ont été enregistrés du côté de Hay Saâd. A l'intérieur du « complexe » des baraques c'est une autre paire de manche. La situation a été critique. Les amoncellements de résidus ont bloqué le passage des eaux qui ont débordé sur certaines habitations. Des ruelles ont été transformées en une mare de boue y rendant difficile, voire impossible, la circulation. A qui incombe la responsabilité de cet état de choses. Les services de la Lyonnaise des Eaux de Casablanca (LYDEC) sont en permanence sur place. Et malgré les campagnes de sensibilisation menés par cette entreprise dans ce sens, les égouts sont toujours bouchés par le jet d'ordures, cartons vides et sachets en plastique. La présence des marchands ambulants dans ce secteur y est également pour beaucoup. Ils laissent derrière eux le soir le reste des légumes pourris et des déchets qui, une fois la pluie commence, bouchent les égouts du quartier. Le comportement de certains habitants en jetant sur la chaussée des déchets complique aussi la tâche d'assainissement. Cependant, dans certaines zones, force est de constater que les débordements sont dus à la défaillance du réseau d'assainissement. Il est à souligner dans ce cadre que depuis 1997 les travaux, sur le réseau d'assainissement dans l'ensemble de la capitale économique, ont beaucoup réduit les zones sensibles. Celles-ci sont passé de 52 en 1997 à moins d'une quinzaine aujourd'hui, et avec des risques amoindris.