Modifier le look est chose assez fréquente chez la femme. Pour se faire belle, tous les moyens sont bons : changement de coiffure et de teinture, adoption de nouvelles techniques de maquillage ou bien le recours à la chirurgie plastique… Mais quand le bistouri sculpte les zones intimes, les choses prennent une tournure plus au moins discrète. Dans le jargon médical, les praticiens se livrent, dans ce sens, à un jeu d'antonymes. Au lieu de rhinoplastie, augmentation mammaire et liposuccision, ils diront plutôt «Vulvoplastie». Cette terminologie englobe une panoplie de pratiques chirurgicales «intimes». L'objectif étant d'enjoliver le corps tout en le pimentant de sensualité. «Ce genre de chirurgie s'intéresse essentiellement aux organes génitales de la femme dans le but d'en embellir l'apparence», explique à ALM Sanaa El Mounjid, spécialiste en chirurgie plastique, esthétique et réparatrice. Pour des raisons esthétiques et non pas pathologiques, les Marocaines recourent de plus en plus à ces prestations médicales. Cependant, elles n'osent pas en parler. Par leur engouement, ces femmes, dont la moyenne d'âge va de 25 à 60 ans, font, toutefois, preuve d'avant-gardisme et surtout de détermination. «Généralement, les patientes sont gênées par la forme de leur vulve. C'est le motif principal qui les pousse à demander ces interventions», souligne Mme El Mounjid. Et de poursuivre : «Internet a permis de banaliser cette plastie. En tant que praticienne, il nous arrive d'en pratiquer au minimum une toutes les quinzaines». Outre la quête du «beau» qu'est- ce qui favorise ce genre de prestation? Premier élément encourageant: le prix. Les honoraires du médecin dans le cadre de la chirurgie intime se situent généralement entre 8.000 et 25.000 DH. Une fourchette assez raisonnable pour ces dames intrépides. Le deuxième élément est d'ordre temporel. Ces chirurgies ne dépassent pas une heure d'intervention. De plus elles ne nécessitent pas une hospitalisation et sont moins douloureuses. Soulignons que la vulvoplastie repose sur deux volets, à savoir l'esthétique réparatrice et la gynécologie. Se rapportant au premier aspect, les interventions les plus fréquentes sont celles relatives à la nymphoplastie et la labioplastie. «Nous agissons sur les parties extérieures de l'appareil génital en l'occurrence les grandes et petites lèvres vaginales», indique la chirurgienne. Et d'ajouter que «les femmes n'ont pas à s'alarmer d'hypertrophie ou d'hypotrophie labiale. C'est congénital et aucune anomalie ne les induit». Si certaines arrivent à vivre avec ce fait, d'autres ont du mal à l'accepter. Ainsi, la chirurgie intime est venue apaiser leurs doléances. «En cas d'hypertrophie des petites lèvres le principe de la nymphoplastie consiste à les réduire en procédant par la technique «V» garantissant ainsi le minimum d'incision», souligne le docteur. En outre, la correction des grandes lèvres se fait soit par lipoaspiration (en retirant l'excès de graisse pour les réduire) ou bien par lipofiling (injection de graisse prélevée à un autre endroit du corps pour augmenter leur volume). Sur le plan gynécologique, les femmes consultent généralement pour une vaginoplastie. Après l'accouchement, elles désirent reprendre leur posture antérieure, et ce en resserrant le plancher musculaire. Dans la même optique, l'hyménoplastie est de plus en plus répandue dans les clans de celles qui veulent s'offrir une fausse virginité. Autre plastie souhaitable par la gent féminine est l'amplification du point G. Peu ordinaire mais figure dans la liste des prestations médicales. L'augmentation de son volume se fait par injection d'acide Hyaluronique. Etant résorbable, l'effet de ce produit dure environ 6 mois et l'injection peut être renouvelée à la demande de la patiente. C'est à peu près l'équivalent du botox dans la chirurgie faciale. Par ailleurs, l'innovation a son mot à dire dans la sphère de la vulvoplastie. Corriger au laser les imperfections vaginales est désormais possible. À ce qui paraît, le Maroc est pionnier en la matière. Ainsi, le procédé du laser peut être déployé lors des réductions labiales, la labioplastie ou la périnéoplastie (voir encadré). Ainsi, la patiente est rassurée qu'aucune marge d'échec ne sera enregistrée, mais à quel prix ?