On n'a pas fini de parler de l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca (EAC) ! La seule école privée d'architecture au Maroc fait l'objet d'une polémique où tout s'en mêle. Les associations de parents d'élèves, l'Ecole nationale d'architecture (ENA) de Rabat, la direction générale de cet établissement unique au pays, l'Ordre national des architectes, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, le ministère de l'Enseignement supérieur….Chacun y va de son argument et ses projections sur l'avenir de ces étudiants. Au fond, rien n'explique cette crainte, légitime et compréhensible, des parents d'élèves, qui payent 73.000 DH par an, quant à la non homologation du diplôme de l'EAC. «Avec Habib Malki, ex-ministre de l'Education nationale, nous nous sommes mis d'accord sur le fait que la validation des diplômes se fera année par année puisque l'école vient de démarrer et qu'il n'est pas normal d'accorder l'homologation à un diplôme qui ne sera prêt que dans six ans ! M. Malki nous a même dit qu'on peut pas vous donner un chèque en blanc !», souligne Abdelmoumen Benabdeljalil, directeur général de l'EAC. Effectivement, l'EAC a passé jusqu'à maintenant ce test haut la main. Depuis l'ouverture de ses portes en 2004, cette école se voit annuellement valider par le ministère de tutelle ses années d'études. Pour cette année universitaire 2008-2009, les sept étudiants de la cinquième année s'apprêtent à entamer leurs cours, dont certains à l'ENA même. Et c'est en avril 2010 que l'Ecole supérieure d'architecture de Casablanca délivrera ses diplômes à ses premiers lauréats. À moins de deux ans donc de la délivrance des premiers diplômes d'architecture estampillés EAC, la polémique enfle. Suite à la sortie médiatique de l'Ordre national des architectes, certains parents d'élèves ont même décidé d'organiser un sit-in devant l'établissement. En fait, cet Ordre a annoncé qu'il ne reconnaît pas l'EAC. Pour lui, la seule école au Maroc habilitée à délivrer un enseignement de l'architecture et un diplôme d'architecte qui conduisent à l'inscription au Tableau de l'Ordre et à l'exercice du métier d'architecte, est l'ENA. Mais, l'ENA dit absolument le contraire. Cet établissement public est chargé d'encadrer le cursus pédagogique de l'EAC et suit de très près la qualité de l'enseignement dispensé à l'EAC. Et c'est toujours l'ENA qui a accepté les équivalences des trois premières années de l'école casablancaise. Chose censée rassurer et les parents d'élèves et les élèves. Autre nouvelle qui pourra mettre du baume au cœur de ces familles : la Cambre, célèbre école d'architecture à Bruxelles, vient d'auditer l'EAC et a fini par reconnaître les efforts de cette toute jeune école. Dans cette controverse, les étudiants, eux, doivent garder en tête qu'ils ont une mission claire et nette. Celle de bâtir leur carrière dans un climat de préférence sain et propice à l'apprentissage. «Construire son avenir, c'est commencer par voir très haut», comme l'annonce, bel et bien, le slogan de l'EAC. Pour cette année universitaire, l'EAC est prête à accueillir de nouveaux étudiants.