Le Canada est pour la libération de tous les prisonniers marocains sans aucune condition, a affirmé, lundi à Montréal, le député canadien Bernard Patry. Initiée par l'Association «Espoir Maroc», avec le soutien de la Fédération marocaine du Canada (FMC), une campagne d'une semaine se donne pour but de «nouer des contacts auprès des responsables canadiens, des ONG et de l'opinion publique, pour les sensibiliser et attirer leur attention sur le drame de 914 prisonniers de guerre marocains qui sont encore détenus au mépris du droit international et de la Convention de Genève». Habib Boukhaima, pilote relâché en 2002 après 24 ans de détention et de torture et Fatéma Abdelmoumen, épouse du capitaine Atmane qui vient d'être libéré après plus de 26 ans de détention, ont entamé ce lundi cette campagne par une rencontre avec M. Patry, président du comité permanent des affaires étrangères et du commerce international au Parlement d'Ottawa. Au cours d'une entrevue de près d'une heure, le député canadien a écouté, avec beaucoup d'intérêt, le témoignage livré par M. Boukhaïma, qui a survolé, à force de détails pertinents, les 24 années qu'il a passées dans les camps de la honte à Tindouf et les centres de détention au Nord de l'Algérie. Pour sa part, Fatéma Abdelmoumen a insisté sur la nécessité de mettre fin aux souffrances de ces détenus que le "polisario" exploite dans un «troc des plus abjects» et indiqué qu'il y aurait aussi entre les mains du polisario quelque 600 autres prisonniers Marocains «non recensés» par le CICR. Le député Patry, qui a pu lors d'une visite effectuée en janvier dernier, par une délégation parlementaire canadienne, s'enquérir du drame vécu par les prisonniers marocains à Tindouf, a assuré la délégation marocaine de son appui et de sa disponibilité de leur permettre, cette semaine, une rencontre avec des responsables du ministère des Affaires étrangères à Ottawa.