Après la Seconde Guerre mondiale, le constructeur automobile allemand Opel amorce un processus de modernisation des moyens de productions et de la gamme. En 1947, la fabrication de l'Opel Olympia reprend, suivie par celle de la Kapitän. Un an après la reconstruction complète de l'usine en 1951, Opel devient le premier constructeur à se doter d'une piste d'essai privée. Plus besoin de roder les nouveaux moteurs Opel. Toutefois, Opel trouve des difficultés à maintenir ses parts de marché face aux Ford Taunus (modernisée en janvier 1952) et la Volkswagen Coccinelle en pleine ascension. Il fallait donc redresser la barre au plus vite avec du nouveau et du compétitif. Opel décide alors de produire un nouveau model basé sur la fameuse «Olympia» de l'après-guerre devenue obsolète par rapport à ses concurrentes. Et c'est en mars 1953, alors que la production annuelle d'Opel dépasse à nouveau les 100.000 véhicules, que le constructeur allemand présente au Salon automobile de Francfort l'Olympia Rekord, la première Opel à carrosserie «ponton». Il s'agit d'un design typique des carrosseries américaines, notamment des «Chevrolet» de l'époque. La nouvelle Olympia Rekord pèse 935 kg, pour un empattement de 2,49 m. Elle mesure 4,24 m de longueur, 1,63 de largeur et 1,5 m de hauteur. Sous le capot, on retrouve le moteur 4 cylindres, 1,5 litre de 1488 cm3, de l'Olympia. Sa puissance est portée à 40 ch, ce qui permet à l'époque d'atteindre les 120 km/h. Le public est rapidement conquis et fera de cette nouvelle «berline» la voiture la plus vendue, entre 1953 et 1957, après la VW Coccinelle. La gamme est complétée par le break «Caravan» en septembre 1953, premier break commercialisé en Europe, puis par la berline décapotable en mars 1954. Résultat : la production de l'Olympia Rekord totalise précisément 558.452 unités au cours de la période 53 – 57. La mise à jour du modèle de base est présentée par Opel en août 1957. Le design est, lui, toujours à «l'américaine», reconnaissable notamment par son pare-brise et sa lunette arrière panoramiques. Il fallait attendre juillet 1959 pour voir apparaître dans le catalogue Opel une berline 4 portes. La Rekord P1 reste la première Opel à être exportée vers les Etats-Unis. En Suisse, elle est proposée dans une version luxueuse baptisée «Ascona». La Rekord P II voit le jour en 1960. Elle reçoit une nouvelle carrosserie de taille plus importante avant l'arrêt de sa production en 1963, année du lancement la Rekord A, avec une nouvelle carrosserie inspirée de celle de la Chevy II. En mars 1964, la gamme est complétée par la berline 4 portes Rekord A (finition L-6) équipée du moteur 6 cylindres 2,6 litres de la Kapitän. Six modèles succèderont, par la suite, à la Rekord A, à savoir : Rekord B, Rekord C (1.274.362 unités produites), Rekord D (1.128.196 unités produites), Rekord E1 et Rekord E2. En août 1986, la production est arrêté après 33 ans de bons et loyaux services, et la Rekord cède sa place à Omega A, laissant derrière elle un passé glorieux et plein de bons souvenirs (La dix millionième voiture produite par Opel est une Rekord D sortie des chaînes le 6 septembre 1971). Elle aura été de bon augure pour le constructeur allemand, et l'un des modèles les plus produits et commercialisés par Opel.