ALM : Parlez-nous de la 3ème édition des «Dialogues en direct»… Larbi El Harti : Il s'agit d'une résidence artistique organisée par la Fondation Institut international du théâtre méditerranéen et la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université Mohammed V-Agdal. Elle rassemble trente créateurs du Maroc, d'Espagne, d'Argentine et d'Allemagne. L'action est culturellement solidaire et participative. La création du «Dialogues en direct» revendique l'art comme modèle éthique de connaissance et d'engagement. Pendant les 12 jours de la résidence, les artistes universitaires animeront 22 ateliers de musique, vidéo, cinéma, écriture créative, arts plastiques, performance, VJing, théâtre, bande dessinée… et ce au sein des Facultés des lettres et des sciences, Théâtre national Mohammed V, HEM, Club 24, Association Almostaqbal, Centre Lalla Meriem, Club Esperanza, Maison de jeunes de Hay Salam, Ecole des Beaux Arts de Casablanca, Dar el Kebira de Kénitra et Collège Birenzaren de Yacoub Al Mansour. Qu'en est-il de la clôture ? La résidence sera clôturée par une action collective finale qui sera présentée au grand public le mercredi 18 janvier au Théâtre national Mohammed V, partenaire fondamental de l'activité. L'action se structure autour de l'installation Art-Vidéo-Mapping de Kalamour, Simo, Chouaib et Mostapha, le vernissage de l'exposition Univ'Arts 2012 des étudiants des Facultés des lettres et des sciences de Rabat, et les lauréats des écoles des Beaux Arts de Casablanca, de Grenade, Madrid et Barcelone et un spectacle de musique, vidéo, performance, dance auquel prendront part les artistes résidents. Parallèlement aux ateliers, aura lieu à la Faculté des lettres un atelier animé par les étudiants sur le thème «Université et action culturelle» et à la Faculté des sciences, la projection de «Nos lieux interdits» où prendront part la réalisatrice Leila Kilani et le président du CNDH, Driss Yazami. Je pense qu'il est essentiel d'introduire la question des droits de l'Homme à l'Université. Quelle est la particularité de cette édition et quel en est l'objectif ? La particularité de cette édition est de mettre l'étudiant et la création artistique au centre de notre action. Notre objectif est clair: mettre en valeur la création et la créativité artistiques et culturelles universitaires, en facilitant aux étudiants créateurs l'espace et les instruments pour s'exprimer en tant qu'artistes et universitaires. Pourquoi le choix du thème «Université et action culturelle»? L'Université Mohammed V-Agdal a, à elle seule, une population de 28.000 étudiants. Nous sommes convaincus que parmi ce nombre il y a beaucoup de talents qui n'attendent qu'un clin d'œil pour agir et s'exprimer. Mais il y a une autre raison: l'université a un devoir éthique d'assumer son rôle de formateur humaniste. D'ailleurs, l'école des ingénieurs n'est pas incompatible avec la poésie ou les arts plastiques et un philosophe est en harmonie avec la musique ou les arts visuels. Nous pensons que les expressions culturelles, les arts, la création et l'action culturelle occupent une place essentielle dans une formation humaniste, enracinée dans la mémoire identitaire et ouverte aux dialogues avec le monde. L'art et la culture sont des catalyseurs de la formation et de l'éducation à la citoyenneté active, démocratique, multiculturelle, solidaire et responsable. Est-ce que vous pensez étendre cet événement aux autres villes marocaines? C'est une action qui émane de l'Université Mohammed V-Agdal. Il nous faut du temps pour la consolider en tant qu'expérience transversale entre les différentes institutions qui la composent. Je pense qu'il est très satisfaisant de voir des étudiants de physique nucléaire travailler main dans la main avec un sociologue ou un angliciste ou bien un étudiant des études islamiques: Au-delà de leurs différences il y a leur appartenance à cet espace merveilleux qu'est l'Université.