Lancée en 2004, puis restylée en 2008, la deuxième génération du Sportage aura constitué un joli succès pour Kia Motors Corporation, puisqu'il s'en est vendu plus de 860.000 unités dans le monde. Pas mal ! Pourtant, disons-le objectivement, l'ancien Sportage n'a jamais inquiété les ténors de sa catégorie. La faute à qui ? Non seulement une concurrence exacerbée dans ce giron, mais aussi une ligne et une conception qui commençaient à accuser le poids des ans…Tout le contraire de son remplaçant, dessiné sous la houlette du grand designer allemand Peter Schreyer et développé selon de hauts standards d'ingénierie et de technologie. Sculpté pour l'œil et le vent La preuve : ce Sportage, troisième du nom, avance un coefficient aérodynamique sensiblement amélioré, soit un Cx de 0,37 (contre 0,40 pour l'ancien). Bien évidemment, si sa silhouette a été voulue basse, fluide et profilée c'est aussi et surtout pour plaire au premier regard. Et justement, c'est de regard qu'il est question lorsqu'on aborde ce véhicule pour la première fois. Un regard, logiquement proche de celui du grand frère Sorento, puisqu'il reprend à son compte des projecteurs effilés et séparés par la fameuse calandre chromée dite «en rasoir». Un détail qui constitue désormais la signature stylistique de toutes les Kia. Le reste de la carrosserie laisse découvrir une ceinture de caisse haute, des portes nervurées et une ligne de pavillon incurvée, vers un hayon joliment sculpté. Sans aucun doute, ni appréhension de goût, le nouveau Sportage est une réussite esthétique. Le renouvellement du Sportage s'apprécie également avec mètre à la main ou tout au moins sur papier avec, entre autres dimensions, une longueur qui atteint 4,44 m (+90 mm) et une largeur de 1,85 m (+15 mm). La hauteur a, quant à elle, été ramenée à 1,63 (-60 mm), tandis que la garde au sol perd 25 mm à 17 cm, d'où l'aérodynamique peaufinée du Sportage. Une façon de dire que ce véhicule, désormais disponible en deux roues motrices, est d'abord taillé pour la route. À côté de cela, il peut aussi s'aventurer en dehors de l'asphalte grâce à son dispositif de transmission intégrale qui peut répartir le couple automatiquement entre les deux essieux en fonction des conditions de roulage ou d'adhérence manuellement lorsque le conducteur sélectionne le mode «Lock». Totale refonte à l'intérieur Même si l'empattement n'a gagné qu'une dizaine de millimètres (à 2,64 m), il n'en demeure pas moins que l'allongement des dimensions a quand même profité à l'espace habitable, comme au coffre, qui affiche un volume (sous tablette) de 740 litres, voire 1.547 l, une fois la banquette rabattue. La présentation intérieure a évolué en profondeur. En atteste le dessin de la planche de bord qui fait la part belle aux formes géométriques et montre une conception d'actualité. Dans sa dotation de base, le Sportage se pare –logiquement– de sièges en tissu noir avec des motifs gris du plus bel effet. Un ordinaire que les clients peuvent améliorer en optant pour une sellerie cuir, avec coutures contrastées. Que de chevaux sous le capot Mais c'est sous le capot que le nouveau Sportage recèle son évolution la plus marquante. En effet et sur les cinq moteurs proposés par le constructeur, Kia Motors Maroc (KMM) n'en a retenu qu'un seul. Mais un bon, puisqu'il s'agit du 2.0 l CRDi qui développe 184 chevaux et un couple généreux de 393 Nm. Associé au choix à une boîte manuelle ou automatique (avec mode séquentiel), mais toutes deux à 6 vitesses, ce crossover brille aussi par sa sobriété avec une consommation allant de 6,4 à 7,5 l/100 km en cycle mixte. De ce fait, le Sportage est l'un des mieux motorisés de sa catégorie, ce que ne manqueront probablement pas de faire valoir les commerciaux de KMM. Techniquement toujours, on retiendra que les voies (avant et arrière) ont été élargies d'environ 75 mm et que la monte pneumatique chaussée est de 17 ou 18 pouces (selon le niveau de finition), ce qui promet au véhicule une meilleure tenue de route. Ajoutons à cela une bonne réduction du poids (-91 kg), et l'on comprend mieux encore comment le Sportage devrait améliorer son comportement et ses seuils de consommation. Une bonne «construction de gamme» Question équipement, Kia Motors Maroc a opté pour trois niveaux : Pack, Vogue et Lux. Le premier, dont on précisera qu'il est le seul à être également décliné en 2 ou 4 roues motrices, offre d'emblée une dotation complète et notamment l'ABS avec répartiteur, le double airbag, la climatisation automatique bizone, l'allumage auto des feux, le régulateur de vitesse, l'ordinateur de bord, l'autoradio CD-MP3 (avec commandes au volant et connexions AUX+USB), les barres de toit, des jantes alu de 17'' et même les rétroviseurs rabattables électriquement. La deuxième dotation n'ajoute pas grand-chose, si ce n'est la boîte auto, couplée au dispositif 4×4, le réglage électrique du siège conducteur ou encore, l'accoudoir aux places arrière. Plutôt pléthorique, la finition la plus chic (Lux) met le paquet en disposant notamment de la sellerie cuir, d'un système d'accès par clé intelligente et de démarrage par bouton-poussoir, du contrôle de stabilité (ESP) couplé aux aides off-road (HAC et DBC), des airbags latéraux et rideaux, d'une boîte à gants réfrigérée, de roues de 18'', d'un toit ouvrant panoramique et même d'une caméra de recul intégrée au rétro intérieur. Une «construction de gamme» bien pensée, surtout lorsqu'on apprend que les prix oscillent entre 295.000 et 345.000 DH. Et pour cause, le Sportage en ressort accessible à toutes sortes de clientèles (loueurs inclus), tout en restant compétitif, voire intéressant au fil des versions les plus hupées. Reste enfin à signaler une sécurité déjà approuvée (5 étoiles et score élevé aux crash-tests américains) et une fiabilité assurée par une garantie de 5 ans au Maroc et 7 ans en Europe, voire 10 ans aux Etats-Unis. Visiblement, le constructeur coréen en a fait sa marque de fabrique.