Le quotidien économique Nikkei avait auparavant rapporté que PSA pourrait acquérir 30% à 50% du capital de Mitsubishi, un investissement potentiel de 2,3 milliards d'euros environ. «Il est vrai que nous discutons de plusieurs possibilités et une fusion fait partie de ces possibilités», a déclaré un porte-parole du japonais. De son côté, PSA a dit avoir entamé des négociations sur «la possibilité d'étendre (notre) relation, qui pourrait conduire à un partenariat stratégique». Une source au fait du dossier a confirmé à Reuters l'engagement des négociations, ajoutant que les détails et le montant de la participation de PSA restaient à définir. Selon le Nikkei, la direction de Mitsubishi est prête à laisser le français prendre la moitié du capital du groupe si les conditions sont acceptables. Plusieurs analystes notent qu'un rapprochement permettrait au numéro deux français du secteur d'accélérer sa diversification géographique : Peugeot et Citroën réalisent encore aujourd'hui deux tiers de leurs ventes en Europe, mais sont absents d'Amérique du Nord, où Mitsubishi réalise plus de 10% de son activité. L'opération constituerait la première grande initiative stratégique initiée par Philippe Varin, président du directoire de PSA depuis le 1er juin après l'éviction de Christian Streiff. Peu de temps après sa prise de fonction, Philippe Varin avait prôné une plus grande internationalisation du groupe, selon lui trop centré sur l'Europe et pas assez ouvert aux marchés asiatiques, et notamment à la Chine. La perspective d'une nouvelle alliance franco-japonaise, après celle scellée il y a dix ans entre Renault et Nissan, serait aussi bénéfique pour Mitsubishi, septième seulement des huit constructeurs automobiles nippons et dont la production a chuté de moitié en un an, à 605.000 véhicules sur les 10 premiers mois de l'année. PSA et Mitsubishi sont déjà engagés dans plusieurs projets de coopération industrielle, dans la fabrication de 4×4 comme la Peugeot 4007 et le Citroën C-Crosser, dans les technologies propres et dans une coentreprise pour la construction d'une usine en Russie. PSA et Mitsubishi ambitionnent de devenir l'un des leaders mondiaux du marché des voitures électriques, dont Mitsubishi est l'un des rares acteurs à disposer d'ores et déjà d'un modèle fabriqué à grande échelle, l'i-Miev. Celle-ci sera commercialisée en Europe fin 2010 sous les noms Peugeot Ion et Citroën C-Zéro. Le groupe français, huitième constructeur mondial en terme de ventes, a aussi noué des partenariats avec BMW (dans les moteurs), avec Fiat (dans les utilitaires), avec Toyota (usine commune) ou encore avec Renault (moteurs). Mitsubishi pourrait également prendre une participation dans PSA, à l'instar de la structure de l'alliance Renault-Nissan.