Renault est au monospace ce que Volvo est au break : un pionnier devenu spécialiste. D'abord avec l'Espace, premier grand monovolume à architecture monocorps, lancé en Europe au début des années 80. Puis avec le Scénic, précurseur des monospaces compacts lors de sa commercialisation en 1996, laquelle allait connaître un succès immédiat avant d'être couronnée, l'année suivante, d'une belle reconnaissance : le trophée de la «Voiture de l'Année» 1997 en Europe. Voilà pour le rappel historique, que l'on avouera très réduit –mais pas réducteur– quant à la carrière de ce monospace qui en est aujourd'hui à sa troisième génération. Et tout comme le modèle qu'il remplace, le nouveau Scénic est toujours décliné en deux carrosseries : une à 5 places, l'autre à 7. Deux moutures qui s'affrontent sur pas mal d'aspects, sauf la plastique. On le dira subtilement, mais objectivement : le renouvellement de ce losange est beaucoup moins spectaculaire que celui des Mégane. Cela, bien que certains atours affichent clairement une similitude avec la compacte précitée, mais aussi la Clio restylée. L'allusion est ici faite au faciès qui adopte un air souriant pour le Scénic, carnassier pour le Grand Scénic. Sans trop de fantaisie, l'ensemble conjugue de timides galbes avec de longues lignes. La partie arrière est de la même eau, avec des lignes anguleuses à l'image de celles qui forment les feux en boomerang. Mais le soir venu, c'est un bel éclairage dit «en rideau» qui fera reconnaître ce véhicule à l'automobiliste qui le suit. Pour le reste, le Scénic conserve son profil à la fois haut et profilé vers un hayon vertical. Outre le traitement légèrement différencié de leurs poupes, Scénic et Grand Scénic opposent logiquement des dimensions différentes. D'abord, celles de la longueur extérieure (respectivement 4,34 m et 4,56 m), puis celles des volumes de chargement (en configuration 5 places) avec un coffre de 506 dm3 pour le Scénic et 631 dm3 pour la version longue. Renault aime à préciser que deux adultes de 1,80 m peuvent désormais s'installer sur la troisième rangée de sièges du Grand Scénic. Certes et avec 23 cm de moins, le Scénic ne transporte, lui, que 5 personnes, mais il le fait tout aussi bien que son «Grand» frère. En effet, Renault annonce avoir amélioré sensiblement les côtes d'habitabilité du Scénic court, avec à la clé la meilleure hauteur sous pavillon et l'espace aux jambes le plus généreux de la catégorie pour les passagers arrière. Et tout comme celui qu'il remplace, le Grand Scénic joue à fond la fibre familiale avec pas moins de 92 litres d'espaces de rangement disséminés dans son cocon à travers ses tiroirs sous les sièges, ses 4 trappes sous-plancher et autres boîte à gants. Mais le changement le plus criant à bord du nouveau Scénic se situe au niveau de la présentation. On retrouve certes une planche de bord assez épurée, mais dotée d'une instrumentation et d'une console centrales inédites. Sur cette dernière, on retrouve le nouveau module de climatisation inaugurée par la Laguna III et repris sur la dernière Mégane. Un système qui offre trois modes de climatisation (Soft, Auto et Fast) et qui, désormais, raffraichi les places arrière via des aérateurs latéraux. Quant à l'instrumentation centrale, elle est déclinée en deux versions (selon la finition) : afficheur LCD monochrome en entrée de gamme et écran couleur HD à technologie TFT. Une première dans ce segment. Dans les deux cas, les soucis de reflets ont été corrigés pour améliorer la lisibilité au conducteur. Idem pour son champ de vision. C'est en tout cas ce que l'on a pu relever lors d'un trajet routier parcouru, la semaine dernière entre Casablanca et Bouznika. Une première prise en main qui nous a permis de constater de réelles améliorations sur le plan dynamique par rapport à l'ancienne mouture et notamment en termes de suspension et de stabilité. Pour un véhicule assez haut, le Scénic s'est avéré très sécurisant. À ce titre, le constructeur annonce avoir amélioré de 5 mètres la distance de freinage du nouveau Scénic par rapport à son prédécesseur. L'occasion aussi de conduire deux des trois versions de la gamme Scénic importée. Il s'agit en essence du 1.6 litre de 110 chevaux et des diesel dCi 1.5 et 1.9 qui consomment moins de 6 l/100 km en moyenne et développent respectivement 105 et 130 ch. Ce dernier est l'apanage du Grand Scénic, lequel reçoit également une finition intermédiaire (Expression). En revanche, deux finitions sont proposées pour la version courte. La première (Authentique) propose bien plus que l'essentiel (ABS-AFU, airbags frontaux/latéraux, climatisation manuelle, régulateur de vitesse, autoradio CD…), la seconde (Dynamique) ajoute notamment la clim' automatique, un module Bluetooth pour GSM, des airbags rideaux, des jantes alu de 16 pouces, le capteur de pluie et de luminosité, des tablettes type aviation ou encore, le frein de parking assisté. Des équipements que l'on retrouve aussi sur la finition Expression qui, elle, a droit au radar de recul. Enfin, les prix oscillent entre 207.000 et 255.000 DH, faisant du Scénic «troisième du nom» le modèle le plus compétitif (à équipement équivalent) face aux monospaces de même trempe. Bien évidemment, l'objectif de cette nouvelle offre est de «reprendre le leadership du segment», comme l'a ouvertement annoncé le directeur marketing de Renault Maroc. Mais pas rien que cela, le Grand Scénic a aussi la mission de «percer parmi les monospaces à 7 places, asseoire sa notoriété face à deux rivaux asiatiques et coiffer la partie haut de gamme de cette catégorie». Ce n'est pas gagné d'avance. Mais lorsqu'on a autant d'arguments et une étiquette de pionnier…