Si Toyota et Honda ont une longueur d'avance en matière de voitures hybrides (essence + électricité), aucun constructeur n'en a encore fait autant pour ce qui est de l'automobile 100% électrique. Et pour cause, cette dernière n'a toujours pas surmonté les principaux écueils qui l'empêchent d'accélérer vers une certaine vulgarisation commerciale et une production de masse à l'échelon mondial. En d'autres termes, tous les défis sont encore ouverts et la légitimité non encore raflée. Mais à Francfort, tous les grands constructeurs ont décidé de virer vers la voiture propre en général, hybride, voire électrique en particulier. Et si d'un œil extérieur, d'aucuns ne croyaient à l'éclosion imminente du véhicule que l'on recharge chez-soi sur le courant alternatif, c'était sans compter ou prévoir que des firmes comme Renault allaient faire de l'automobile électrique leur cheval de bataille pour la décennie à venir. Pourtant, l'automobile électrique a «intéressé» les constructeurs automobiles européens dès les années 90. Le groupe PSA avait tenté l'expérience avec des Peugeot 106, puis des Citroën C3 électriques… sans grand succès. Dès les années 2000, Renault savait qu'il ne rattraperait pas son retard sur les japonais en matière de voitures hybrides. C'est pour cela qu'il s'est tourné vers l'automobile électrique, au même moment où l'on ne jurait que par l'hydrogène chez BMW. Aujourd'hui, l'automobile est plus qu'une réalité, un sujet d'actualité, une tendance inévitable d'un futur proche et presque une obsession chez les constructeurs automobiles. Carlos Ghosn (encore lui) croit dur comme fer à l'avenir de l'automobile électrique. Si bien qu'il estime une part de 10 % du marché mondial en 2020, soit une moyenne de 6 millions de véhicules par an ! Colossal… Celui qui est également le patron de Nissan annonce que l'Alliance (Renault-Nissan) a déjà dépensé plus d'un milliard d'euros dans ce domaine. Des efforts de recherches et développement couronnés de succès au vu de ce qu'a présenté le losange à Francfort, mais aussi par rapport au concept Leaf (voir photo) dévoilé par Nissan en août dernier. Une compacte dotée d'un moteur électrique de 80 kW (109 ch) et d'une autonomie d'environ 160 km. Ce n'est pas terrible, mais c'est déjà prometteur, surtout lorsqu'on sait que Nissan a signé un partenariat avec Nec, l'un des géants de l'électronique, afin d'améliorer l'autonomie des batteries tout en maintenant un niveau de prix inférieur. Autre joint-venture, celle signée par le groupe Volkswagen avec Sanyo, l'un des spécialistes des batteries. Car justement, c'est là que se situent les principaux maux de l'automobile électrique. Pour avoir une autonomie de 100 km, une auto devra embarquer au moins 200 kg de batteries, lesquelles devront restées branchées au moins 5 heures sur une prise classique, ou 3 heures sur les futures bornes publiques à haute tension. Puis surtout, demeurera la question de sa propreté. D'une part, l'origine de l'électricité (matière fossile ou énergie nucléaire) nécessaire à un parc roulant avec des batteries au lithium. Et d'autre part, le recyclage des batteries et leur désintégration dans l'environnement. Un énième défi… toujours d'ordre écologique.