Lancé en 1989, soit bien avant l'apparition du Range Sport et même du Freelander, le Discovery était venu «meubler» le cœur d'une gamme Land Rover constituée principalement de deux modèles aux antipodes. En bas, l'authentique tout-terrain Defender et tout en haut, le Range Rover, pionnier des 4×4 de luxe. Vingt ans plus tard, c'est au tour du Discovery, quatrième du nom, de prendre le relais et poursuivre cette belle aventure durant laquelle il a gagné toutes ses lettres de noblesse et son étiquette de «franchisseur hors pair». Première remarque que l'on peut faire sur cette quatrième génération du Disco : son profil général reste inchangé. Normal, car ses lignes carrées sont la marque de fabrique, même, de Land Rover. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un restylage ou d'une simple évolution de carrosserie, mais bien d'un «full model change», soit un modèle entièrement renouvelé. Extérieurement, les principaux changements se concentrent au niveau de la face avant. Bouclier et grille de calandre ont été remodelés, les angles ont été adoucis, tandis que les projecteurs ont été redessinés et truffés de diodes (ou LED), lesquels apportent un éclairage (diurne) plus sophistiqué. Résultat, le regard du nouveau Discovery se rapproche –à s'y méprendre– de celui du grand frère, le Range Rover. À l'arrière, les feux adoptent également la technologie LED, tandis que le hayon conserve ce qui faisait la singularité du modèle sortant : une porte de coffre verticale et une lunette marquée par une géométrie en estrade. Et une estrade, c'est aussi ce qui caractérise la ligne de toit droite et affublée de rails discrets. Et si ses dimensions sont restées pratiquement les mêmes (4,83 mètres de longueur pour 1,88 m de hauteur), les caractéristiques techniques du nouveau Discovery ont bien évolué. Afin de peaufiner l'aérodynamisme du véhicule et ses qualités routières, les ingénieurs de la marque ont rabaissé son centre de gravité. Un aménagement qui fait partie de tout un travail de fond au niveau du soubassement. Châssis, direction, suspensions (pneumatiques à hauteur variable) et trains roulants ont ainsi été retouchés. Objectif : rendre le Disco plus incisif sur la route et notamment dans les virages. Mais c'est surtout sous le capot que les évolutions mécaniques sont majeures, si bien qu'elles méritent un coup de chapeau ! Car, si le Discovery 4 s'imposera aux Etats-Unis (où il s'appellera «LR4») fort du V8 essence Supercharged (suralimenté) de 510 chevaux (soit 10 de plus que le Cayenne Turbo !), il ne fera pas non plus pâle figure sur le Vieux Continent. Des marchés, qui comme le nôtre, ne jurent que par le diesel et où la clientèle appréciera le rendement du nouveau TDV6. Un bloc développé conjointement avec Jaguar et dont la sophistication autant que les chiffres sont plus qu'honorables : une injection par double suralimentation étagée (deux turbos : un petit et un grand), une puissance de 245 chevaux, pour un couple 600 Nm et une consommation diminuée de 9% à une moyenne de 10,5 l/100 km en cycle mixte ! Désormais, on ne dira plus que le Discovery n'est pas taillé pour avaler des kilomètres d'autoroutes. Et c'est aussi dans cette optique que les systèmes de freinage et d'antipatinage ont été revus et optimisés. Bien évidemment, c'est hors des sentiers battus que cet anglais préfère s'aventurer. Et il en a largement les moyens. Lors des essais-presse qui se sont déroulés dans les montagnes (ou highlands comme on dit dans la langue de Shakespeare) des environs d'Edimbourg en Ecosse, le Discovery 4 nous a carrément bluffé par sa force tranquille et son aptitude à évoluer sur tous les terrains (voir reportage photos page 10). Aidé par une transmission intégrale efficace, un contrôle de vitesse en descente (HDC) amélioré, un ensemble de caméras autour du véhicule et le très sophistiqué «Terrain Response» (lire encadré), ce baroudeur passe partout ! Il se joue du gravier comme de la boue, escalade des pentes très inclinées, traverse des terrains rocailleux ou cassés et n'a pas peur d'aller baigner ses roues de 19 ou 20 pouces, même dans de profonds gués. Bref, des qualités de franchissement qui ne sont pas que réelles ou remarquables, mais carrément énormes et phénoménales. À n'en pas douter, la moquette a été conçue pour résister aux lavages et aux rudes épreuves du temps. Voilà pour lever le doute à tous ceux qui pensent qu'il serait malséant de remonter avec de la boue aux chaussures dans un cocon aussi cosy… Car, à son bord, l'environnement intérieur a été repensé pour devenir encore plus raffiné. Les sièges ont été redessinés pour prodiguer plus de confort, mais sans rogner dans l'espace habitable. La preuve : le nouveau Disco peut toujours accueillir sept personnes à son bord. Mais encore, le revêtement de la planche de bord et de la console centrale reçoit des coutures discrètes et un éclairage d'ambiance changera désormais la vie à bord en conduite nocturne. L'impression de qualité n'est pas que perçue à l'œil nu: elle se sent, se touche et s'apprécie. À elles seules, la noblesse des matériaux et la régularité des coutures placent l'Ovale verte au diapason des marques premium. Du reste, le Discovery 4 n'a pas gagné qu'en qualité perçue, il a aussi fait le plein de gadgets de confort. Citons parmi les options, la fonction d'accès sans clé et de démarrage par bouton-poussoir, une multitude d'équipements audio avec connexion USB (pour iPod) ou encore, des écrans DVD aux places arrière. Comme quoi, ce sont finalement les occupants de ces dernières qui auront le plus de chance…