ALM : Vous êtes de plus en plus présente au Maroc. Avez-vous choisi de vous installer définitivement au pays ? Hanaa El Idrissi : L'artiste n'a pas de résidence fixe. Nous sommes en quelques sortes des voyageurs permanents. Pour cette année, j'ai choisi de me faire valoir davantage dans mon pays. Pour être plus précis, vous avez été expulsée du Liban ? Au contraire. J'y retournerai prochainement pour lancer mon nouveau single «Khalina ntir» en collaboration avec Tony Abi Karam et Nicolas Chibli et pour finaliser mon premier album. Mon visa a expiré et il n'y avait pas de projets artistiques au Liban. D'autant plus, j'avais plusieurs propositions au Maroc. Alors pourquoi vais-je perdre mon temps là bas? La priorité est pour mon pays. Votre présence au Maroc a-t-elle été fructueuse ? J'ai préparé une chanson marocaine intitulée «Blad El amane» en collaboration avec Abdellatif Bouyiad et Mohamed Ben Omar. Egalement, j'ai participé à plusieurs festivals dont «Maqamate Al Imtaâ Wa Almouanassa» durant lequel j'ai reçu le prix d'honneur après avoir chanté une chanson andalouse en compagnie des frères Soufiani. Parallèlement, Je pense reprendre une chanson du patrimoine. Je suis toujours en quête du bon titre, car je veux présenter au public arabe des paroles compréhensibles et un rythme universel. «Blad El aman» sera-t-elle tournée en clip? Nous avons sollicité l'aide de la SNRT et 2M. Jusqu'à présent nous n'avons pas eu de feed back. Il faut noter que cette chanson, je l'ai produite de mon propre compte. En tant que relève nous avons besoin de soutien pour bien promouvoir notre chanson marocaine. Notre génération est ambitieuse, il lui manque juste la mobilisation des responsables. Votre premier album tarde à voir le jour. Pourquoi? Star System est la seule agence qui assure le suivi des candidats. De ce fait, elle ne peut satisfaire tous les lauréats de l'émission. En plus, elle ne se charge pas de la production. Pour cette raison, j'ai lancé à peine deux singles : «Ma Bsadek» ainsi que le duo avec Joe Ashkar «La Sahar Sahar». Certainement vous avez été sollicitée par des producteurs… C'est vrai, mais ils avaient du mal à s'entendre avec mon manager Amine Abi Yaghi. En plus aucun producteur n'accepterait qu'un artiste soit lié à une autre agence par un contrat d'exclusivité de 5 ans. Malheureusement, c'est mon cas avec Star System. De ce fait , je compte résilier mon contrat avec eux. J'ai besoin d'autonomie pour me lancer d'un bon élan. Je veux présenter un travail convainquant qui marquera la scène. Je ne peux tolérer la médiocrité. Je marche à pas sûrs pour atteindre le sommet. Quelle évaluation faites-vous de la scène actuelle ? C'est le chaos total. Le milieu souffre d'une «pollution artistique». N'importe qui peut se révéler star. La devise actuelle est : «Sois belle et tais-toi». C'est bien de mettre en exergue sa féminité ainsi que sa sensualité, sans pour autant tomber dans la vulgarité. Il faut une complémentarité entre la voix et le physique. De la sorte, l'image se transmettra agréablement au public Votre duo avec Joe Achkar a fait couler beaucoup d'ancres… Le duo est un tube au Liban. Tout le monde le fredonne. Cette réussite a déclanché une série de rumeurs. J'ai beaucoup de jaloux. Mme Ashkar est-elle impliquée dans ces rumeurs? Franchement, je n'ai jamais eu de contact avec elle. D'ailleurs, ma relation avec Joe ne dépassait pas le cadre professionnel. Peut-être que les mauvaises langues ont pu influencer Mme Ashkar. Jusqu'à présent, je ne sais pas qui est derrière cette histoire. De toute manière, je ne suis pas gênée. Car cela prouve amplement que Hanaa El Idrissi existe. Après ce brouhaha, comptez-vous reprendre l'expérience du duo ? Pourquoi pas ? Il suffit de choisir la bonne personne avec qui je partagerai les mêmes intérêts. Par exemple, j'ai réussi à promouvoir Joe au Maghreb Arabe. De même, il a contribué à ce que je gagne une notoriété au Moyen-Orient. J'aimerai bien refaire cette expérience avec Fadel Shaker ou bien Tamer Housni. Vous avez tenté l'expérience de l'animation … (Rires). C'était un pur hasard. L'équipe de «Neghma wa atay» m'a contactée 24h avant le tournage. Je n'avais pas suffisamment de temps pour préparer mes questions. Je me suis fiée à ma spontanéité et j'ai gagné le défi. Cependant, je préfère me concentrer sur la chanson qui est ma première vocation. Et le cinéma ? J'ai eu plusieurs propositions notamment de la part de Nourredine Lakhmari, Hassan Benjelloun et Chawki Bajouri. Vous savez, mon image a été suffisamment consommée à la Starac. Le public connaît parfaitement Hanaa la douce, la romantique… Si je voulais me répéter, j'aurai dû participer à la sitcom «Jiran» auprès de mes camarades de promotion. Cela n'a pas de valeur ajoutée sur ma carrière. J'attends toujours le scénario qui montrera la facette « fofolle » de ma personnalité. Comment vivez-vous votre célébrité? La chance a fait de moi, du jour au lendemain, une star. Par contre, la célébrité ne m'a jamais obsédée. La preuve est qu'un jour, j'arrêterais facilement ma carrière. L'unique chose qui a changé en moi, c'est que je suis devenue de plus en plus exigeante. Côté cœur, a t-elle eu des répercussions ? C'est un peu dur de trouver quelqu'un qui puisse m'accepter en tant qu'artiste. Voilà, je suis toujours en quête du prince charmant. Quels sont vos autres penchants ? Je suis une grande passionnée de broderie plus précisément le «point de croix». d'ailleurs, j'ai brodé plusieurs tableaux. De même, j'aime pratiquer la salsa et la danse orientale.