Plus de seize heures de navigation pour la majorité des équipages sur cette troisième étape. Malgré la difficulté du parcours et la longueur de cette étape, les Gazelles marocaines ont défendu leurs couleurs avec beaucoup de détermination. La journée du samedi 30 mars a été longue pour les Gazelles. 200 km entre Tazzarine et M'Hamid, dans le sud marocain, le tout en dehors des pistes. A la nuit tombée, seuls deux équipages avaient rejoint le bivouac. Il est fort à parier qu'une grande majorité soit obligée de passer la nuit à la belle étoile avant de rejoindre M'Hamid au petit matin. Les cinq balises de l'étape, au cœur d'un oued sableux féerique, parsemé de palmiers, ont donné bien du fil à retordre aux Gazelles. Le terrain accidenté, sableux et très meuble, les a obligées à sortir régulièrement les plaques et les pelles pour se désensabler ou désensabler les autres concurrentes. L'esprit de solidarité a encore une fois était très fort. L'équipage McDonald's/Ousra Magazine en a d'ailleurs profité : «Nous étions dans l'oued, entre la balise deux et la balise trois au moment où notre voiture s'est plantée dans le sable, très bêtement: nous n'avions pas passé le 4X4 en quatre roues motrices, nous ne pensions pas que nous allions nous enfoncer dans la sable si facilement. La croûte supérieure du sol paraissait dure alors qu'avec le soleil, on s'enfonçait comme dans du beurre… Nous avons planté les deux roues arrière dans le sable. Impossible d'en sortir. Un équipage français a passé une demi-heure à nous aider jusqu'à ce que l'on sorte. C'est dans ces moments-là que l'on se rend compte à quel point la solidarité est importante… J'espère vraiment que nous aurons l'occasion de leur rendre la pareille » témoigne Zhor Mechiche Alami. Les équipages n'ont pas été les seuls à souffrir de tout ce sable. Jean-Claude Dreyffus, acteur français, parrain de la deuxième étape a vécu les mêmes mésaventures. L'installation des plaques de désensablage et le maniement de la pelle n'ont maintenant plus de secrets pour lui… L'autre difficulté majeure de cette troisième étape était le terrain très accidenté et les obstacles naturels que les Gazelles devaient contourner pour atteindre les balises. L'équipage Sidi Harazem, fournisseur d'eau officiel du Trophée Aïcha des Gazelles, composé de Leïla Benjelloun et Charlotte Cantarel, en sait quelque chose. Les deux Gazelles ont passé leur journée à « jardiner », c'est-à-dire à tourner en rond sans arriver à leurs fins. Elles n'ont pu ramener que la première balise. Elles en ont quand même trouvé deux autres mais qui n'étaient pas sur leur parcours (les équipages sont divisés en deux tous les matins et partent vers deux parcours quasi similaires mais sur lesquels les balises sont différentes). L'équipage MBF/Adalocation/Pépé Jeans/Motul (Shemsi Berrada et Muriel Hayat) ont elles aussi jardiné. Elles ont passé plus de deux heures à tourner autour de la balise quatre avant de la trouver. Par contre, parcours sans faute pour les équipages Suzuki (Annick Denoncin et Fatine Brahim) et Nokia/Franké (Nezha Larhrissi et Habiba Dassouli). Ce dernier équipage, après un pare-brise sur le point de tomber hier, ont perdu leurs barres de toit sur cette troisième étape. Elles ont fini leur parcours dans les herbes à chameaux à tenir d'une main le pare-brise et de l'autre les barres de toit… La première étape marathon du Trophée Aïcha des Gazelles, entamée samdi dernier, s'est déroulée sur deux jours, sans bivouac. Les Gazelles passeront donc la nuit à la belle étoile, dans le désert. Elles ont deux jours pour ramener dix balises.