Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, a dévoilé, lundi à Rabat, les grands axes de la mise à niveau de la diplomatie marocaine. Celle-ci est déterminée à réussir sa mue en vue de la modernisation de ses instruments de travail, et la revalorisation de ses ressources humaines. Où en est la mise à niveau de la diplomatie marocaine ? On se souvient que SM le Roi Mohammed VI avait très clairement appelé le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération à renouveler ses structures. C'était dans un discours prononcé le 20 août 2002 à Tanger. Deux ans après, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaissa, a indiqué, lundi à Rabat, les détails des mesures nécessaires pour faire aboutir le projet de mise à niveau de la diplomatie marocaine. M. Benaissa a brossé, lors d'une rencontre organisée par le Club diplomatique marocain à l'occasion de la journée nationale de la diplomatie marocaine, les grandes lignes des réformes engagées. Il a insisté à cet égard sur trois axes : l'organisation et la modernisation de la méthodologie de l'action diplomatique, la gestion et la restructuration des ressources humaines et la restructuration du ministère. En ce qui concerne le premier axe, M. Benaissa a expliqué que, dans un souci de «coordonner les positions et les objectifs entre les différents acteurs de la scène diplomatique marocaine», il a été décidé de créer des “cellules de veille“ et des “cellules de crise“. Ainsi que la création d'un congrès annuel des ambassadeurs du Maroc et l'organisation de séminaires au profit des consuls. M. Benaissa a ajouté que «compte tenu de l'importance de l'information dans la prise des bonnes décisions », le ministère des Affaires étrangères et de la coopération a décidé de faire de l'information une priorité. A ce sujet, des bulletins d'information internes, relatifs aux positions du Maroc sur des sujets nationaux et internationaux, seront régulièrement édités. Le deuxième axe, qui concerne la restructuration des ressources humaines, participe d'une recommandation clairement définie dans le discours de SM le Roi. «Une attention particulière doit être accordée au recrutement du personnel diplomatique et à sa formation. Le métier de diplomate n'est pas seulement une vocation, il requiert aujourd'hui un savoir-faire particulier, une culture diversifiée et une réelle aptitude à la négociation internationale», avait déclaré le Souverain. A cet égard, M. Benaissa précise que les diplômes, les concours, les cessions de formation et les compétences linguistiques constitueront, désormais, les seuls critères valables aussi bien pour accéder aux postes du ministère des Affaires étrangères que pour promouvoir ceux qui y travaillent. Quant à la formation au métier de diplomate, M. Benaissa explique que son ministère s'est associé à l'université Al Akhawayn, dans le but de créer une branche de relations internationales. Les lauréats de cette branche ont été recrutés par le ministère. Au demeurant, la collaboration des deux établissements ne s'arrête pas là. Le ministère des Affaires étrangères et l'université Al Akhawayn vont créer une “académie diplomatique du Royaume“. Quant au troisième et dernier axe, relatif à la restructuration du ministère, il concerne les grandes réformes entreprises dans les structures de cet établissement. Ces réformes vont se traduire par la restructuration de deux directions du ministère ainsi que la création de trois nouvelles. Il faut maintenant voir si la mise à niveau de la diplomatie marocaine va répondre à l'esprit du discours de SM le Roi et participer au rayonnement du pays à l'étranger d'une façon plus participative qu'elle ne l'a fait jusque-là.