ALM : Tout d'abord, pouvez-vous nous donner un aperçu sur votre parcours? Amine Ennaji : Ce que je peux dire de mon parcours, aussi modeste soit-il, c'est qu'il est un peu varié et riche vu la qualité des projets auxquels j'ai eu la chance de participer sous la direction de grands metteurs en scène et réalisateurs. Ce petit parcours a commencé en 1999, après une année passée au conservatoire municipal de Casablanca, lorsque Chafik Shaïmi m'a permis de me produire dans sa pièce «Nage ta mère». Tout de suite après, Bousserhan Zitouni m'a accueilli au sein de sa troupe Fadaa Eliwaa où on a monté «Essiba». Après cela, il y a eu le feuilleton «Elaïn Wa Lmatfiya» de Chafik Shaïmi, puis la pièce théâtrale «Tranzit» (qui, pour une raison que seuls les gens de la SNRT connaissent, attend son tour de projection depuis 2001). Ensuite, les participations se sont enchaînées. Il y a eu « El Menzeh», qui est une pièce télévisée de Chafik Shaïmi, le téléfilm «Hayt Ermal» de Latif Lahlou, puis la pièce «Khafet Erejl» de Bousserhan Zitouni, la pièce télévisée «Echeradi» avec Chafik Shaïmi encore, le téléfilm belge «Destin de Pierre» de Hussin Sadr, «Wjaâ trab» de Chafik Shaïmi, «L'Ennemi intime» de Florent Siri, «Echamaa» une pièce du jeune et talentueux Jouad Essounani, «Paris» de Cédric Klapich, puis «Jamra» de Bousserhan Zitouni, et la pièce «Souffle de tolérance», de Baptiste Ben Tahar de la Comédie de St Etienne. Votre rôle dans le feuilleton «Wjaâ trab» a été particulièrement réussi, pouvez-vous nous en parler? À mon avis et d'après les échos que j'ai pu capter, le personnage «Lamhaïdi» a pu refléter une sorte d'antipathie, et a pu marquer beaucoup de gens, de différents âges, sexes et classes sociales. Ceci est une preuve évidente que le personnage a été bien préparé, sincère et le plus proche possible de la réalité et des gens. Mais la réussite d'un personnage ne vient pas uniquement de l'effort fourni par le comédien lors de la préparation de son rôle ou de son tournage, il ne faut surtout pas oublier l'effort de beaucoup de gens qui travaillent au back-office. Je parle ici de professionnels en partant de l'auteur original, passant par l'adaptateur, le réalisateur et toute l'équipe technique et arrivant même au degré d'implication du spectateur, qui reste seul juge de la qualité d'un comédien et du produit en général. Diriez-vous que ce rôle vous a apporté quelque chose de nouveau? Certes, chaque personnage qu'on interprète nous apporte quelque chose de nouveau. Le rôle interprété nous permet d'aller chercher au fond de nous des choses qu'on ne s'imaginait pas capable de faire. Chaque personnage nouveau est un monde nouveau à découvrir et à s'approprier. De plus, tout au long de notre parcours, il y a la reconnaissance des gens qui nous motive et nous pousse à chercher la perfection dans les projets qui suivent pour être à la hauteur des espérance du public. Il y a, aussi, la connaissance de différents styles que ce soit d'écriture, de réalisation ou d'interprétation selon les différentes écoles d'où sont issus les gens avec qui on travaille, et plein d'autres choses. Par ailleurs, quels sont les projets que vous avez en cours? Actuellement, je suis sur un long-métrage de Mohamed Zineddine, et qui s'intitule «Te souviens-tu d'Adil ?». On en a tourné la première partie ici au Maroc et la deuxième partie sera tournée à Bologne en Italie. Il y a aussi une saga française en quatre parties, nommée «Terre de lumière» de Stéphane Kurc. Je n'oublierais pas de citer, non plus, un téléfilm de Radwan Kacmi «Ettahouna» qui sera tourné au mois de mars juste après notre retour d'Italie. Et qu'en est-il du cinéma? Comme je l'ai déjà cité, j'ai déjà participé dans des œuvres cinématographiques, notamment, «L'Ennemi intime» de Florent Sir, et «Paris» de Cédric Klapisch.. et aussi les deux projets en cours «Terre de lumière» et «Te souviens-tu d'Adil ?». Toujours est-il, j'ai beaucoup d'espérance en matière de cinéma, et j'espère qu'un jour je pourrais m'épanouir davantage et pouvoir jouer des rôles comme je les veux vraiment.