«Encore un chroniqueur qui prend des allures de donneur de leçons…» diront même les plus grincheux. Pourtant, cette titraille n'est ni explicite ni révélatrice. Car, le Salon de Dubaï est tout sauf ce que l'on pourrait penser à prime abord. Et il faut le voir pour le croire. Lorsqu'on nous a invités à couvrir la neuvième édition du «Middle East International Motor Show», soit le Salon automobile qui se tient tous les deux ans dans la grande métropole des Emirats Arabes Unis, on s'attendait à voir une exhibition qui voit comme le pays ou la ville qui l'accueille, c'est-à-dire GRAND. Eh bien, il n'en est rien ! Le Salon automobile de Dubaï est même petit par rapport à la taille du marché auquel il est associé. Cela, même s'il est considéré comme le plus grand dans la région du Golfe. Sur une superficie totale d'environ 60.000 m2, soit celle du Centre des expositions de Dubaï (The Dubai International Convention and Exhibition Centre), se dressent quelque 90 stands durant cinq jours (seulement), le temps d'accueillir un peu plus de 80.000 visiteurs (ils étaient exactement 81.262 en 2005). L'organisateur dudit Salon n'est autre que le Dubai World Trade Centre (DWTC), un consortium d'affaires et d'événementiel qui organise une quinzaine d'exhibitions thématiques dans la région. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Dubai Motor Show nous a agréablement surpris à plus d'un titre. D'abord, sur le plan organisationnel. Une journée entièrement dédiée à la presse et orchestrée par une agence de communication, pour le moins professionnelle. Dans la forme, ce sont deux Anglaises -quadragénaires-, qui depuis 9 heures du matin, pancarte à une main et microphone dans l'autre, invitent les journalistes à se rendre sur tel ou tel stand pour assister à une révélation ponctuée par un point de presse. Ensuite, en matière de présentation. Outre le fait que l'événement se déroule dans un building moderne, où les visiteurs trouvent de la restauration et des toilettes dignes de ce nom, il y a l'aménagement dans différents stands qui se rapprochent fortement de ce que l'on voit au Mondial de Paris ou dans le Salon de Genève. On ne vous parlera pas non plus de la moquette propre, de l'air sain ou de l'éclairage adéquat qui rendent agréables les dédales de ce Salon. Un Salon à peine plus grand que notre Auto-Expo, et pourtant bien plus aéré et mieux organisé que ce dernier. C'est évidemment une question de moyens comme le penserait la grande majorité. Ce qui n'est pas faux non plus. On ne va pas sombrer dans des discussions de politique politicienne qui découlerait d'une comparaison – idiote d'ailleurs – entre le Maroc et les Emirats. Mais toujours est-il que c'est une biennale comme celle de Dubaï que mérite le secteur automobile marocain, désormais arrivé à maturité.