Sur le marché automobile marocain, les boîtes automatiques n'ont malheureusement pas encore la place qu'elles méritent. Posez la question à un commercial de chez Renault ou Peugeot «combien de clients lui achètent des voitures à boîte de vitesses automatique (BVA) par mois ?». Il vous répondra : «vous voulez dire plutôt par an, non?». Dans certaines concessions lointaines des deux grandes métropoles, ce même vendeur risque même de sourire à cette question, croyant qu'il s'agit d'une blague…. Bref, la BVA est encore loin d'être aimée au Maroc autant qu'elle ne soit plébiscitée sur les autres continents et même à des années lumière de ce qu'elle vit en Amérique du Nord, où elle est quasiment généralisée. Pourtant et à y réfléchir plus longuement, la BVA est l'une des options les plus pratiques sur une voiture, surtout quand il s'agit d'évoluer dans les méandres de la circulation urbaine. Il est même des automobilistes qui doivent joindre au quotidien les deux bouts de la ville. Conduire devient alors un vrai cauchemar, ponctué de débrayage-embrayage à répétition, avec à chaque fois un relâchement progressif de cette même de gauche histoire de ne pas caler. Dès lors, on ne peut que se demander pourquoi ces boîtes autos sont-elles toujours autant boudées par les Marocains ? Plusieurs explications, aussi diverses les unes que les autres, peuvent être invoquées. D'abord, il y a son prix qui dépasse le plus souvent les 10.000 DH à l'achat. D'accord, mais encore ? Il y a son coût d'entretien que l'on dit presque «prohibitif» pour une opération faite en après-vente. Puis il y a la consommation qui l'on pense, un cran, plus élevée. Toutes ces raisons sont bien connues, d'accord. Sauf qu'elle ne tiennent pas – ou plus – la route. Ce sont même des idées reçues plus qu'autre chose. S'agissant du surcoût (de la BVA) à l'achat, il reste dérisoire au vu de toute la jouissance dont peut faire profiter ce levier du fait qu'il est coulissant sur une seule ligne et laisse se reposer le pied gauche. Quant à la périodicité et coût de l'entretien, il est vrai que les disques de l'embrayage s'usent un peu plus rapidement sur une BVA que sur une boîte manuelle, mais force est de reconnaître que les constructeurs ont largement fiabilisé ce mode de transmission. Dans la même veine, les nouvelles boîtes auto, et en particulier, celles que l'on retrouve sur des citadines ou des compactes japonaises, recourent à une nouvelle technologie (dite transmission à variation continue) censée abaisser les niveaux de consommation. Ces éclaircissements faits, peut-être regarderiez-vous la boîte d'un autre œil lorsqu'il sera question de votre prochaine voiture. Embrayez sur cette idée…