Champs-Elysées, «la plus belle avenue du monde». C'est ce qu'il s'en dit si l'on s'en tient, non pas au chauvinisme des français, mais bien au consensus établi entre les professionnels du tourisme mondial. La célèbre artère parisienne qui voit chaque année défiler plus de 80 millions de touristes (!) conjugue authenticité, romance et luxe au grand bonheur de ses passants. Du coup, plusieurs grandes enseignes y ont élu domicile, y compris quelques constructeurs automobiles tels que Renault, Peugeot, Mercedes et Toyota. Mais ce que la grande majorité des gens ne sait pas, c'est que Citroën avait ouvert sur les Champs bien avant toutes ces enseignes et ce, du vivant même d'André, le père fondateur de la marque aux chevrons. Aujourd'hui et après trois ans de travaux, Citroën a donc réinvesti son adresse mythique au 42, Boulevard des Champs-Elysées. Habillé de verre et d'architecture très recherchée, ce site somptueux a été inauguré jeudi dernier par Gilles Michel, le Directeur général d'automobiles Citroën. Ce dernier, lors d'une conférence de presse, est revenu sur le passé de la marque fondée par André Citroën et initialement basée au Quai de Javel. Citroën, c'est un siècle de production, d'innovation et d'aventure automobile dit-il avec des mots forts, éloquents et élogieux. Pour le nouveau patron de la marque, «l'ouverture du C42 est une étape importante et symbolique pour Citroën». Quant au chantier du C42, c'est sous la houlette de l'architecte française Manuelle Gautrand, qu'il a été mené. Et le résultat est tout simplement spectaculaire, puisque le C42 est aussi original de l'extérieur que de l'intérieur. Pourtant, imaginer et construire un tel chef-d'œuvre a été un challenge pour l'architecte. Et pour cause, l'exiguïté du lieu (12 mètres de large) n'offrait pas tant de possibilités. C'est donc en guise d'une tour de cristal de 30 mètres de haut que s'est finalement érigé le C42. Un magnifique assemblage de panneaux de verre et de filets d'acier qui trouve à sa base le double chevrons. Les deux «V» inversés du logo Citroën se multiplient et se plient, tel un origami, au fur et à mesure que la façade s'élève. Une façade totalement translucide (650 m2 de surface vitrée), dont l'assemblage a nécessité un travail nocturne des équipes et ce, durant 5 mois. Colossal ! Encore plus surprenant est l'aménagement intérieur du C42 et ses 1.200 m2 de superficie totale. Dans un univers lumineux et baigné de rouge et de blanc (les couleurs institutionnelles de Citroën), la verticalité de la bâtisse lui permet d'abriter huit plateaux tournants entre trois niveaux accessibles aux visiteurs (par ascenseur) en plus d'un sous-sol. Le parcours de la visite démarre tout en haut, sous la coupole de verre, qui offre au demeurant une vue imprenable sur la capitale. De haut en bas, huit véhicules sont présentés sur des «tournettes». Citroën y expose ses plus anciennes productions (Traction Avant, 2CV, DS) aux plus récentes (C6, C4 Picasso) jusqu'en bas et au sous-sol, niveaux dédiés aux derniers concept-cars (C-métisse et C-Airplay). Une mise en scène des véhicules à travers «une spirale en mouvement» comme aime à le répéter Mme Gautrand pour qui «l'intérieur du C42 met en scène des voitures, l'extérieur raconte une marque». C'est d'ailleurs dans cet esprit que des bornes interactives ont été installées pour offrir un témoignage vidéo aux visiteurs sur l'histoire et l'actualité de Citroën. Pour Gilles Michel, «le C42 est, par sa scénographie, à l'image de Citroën : une marque étonnante et au style fort». Puis M. Michel de clôturer son allocution par ces termes : «Citroën a des rêves à vous offrir et nous avons maintenant un lieu exceptionnel pour le faire ; bienvenue chez nous au C42». • DNES à Paris, Jalil Bennani