C'est le constat dressé par le mouvement Anfass Démocratique qui a fait un bilan de 4 ans d'actions 2012-2015 de la coalition gouvernementale. A cet effet, Anfass s'est basé sur 15 indicateurs (politique, social, économie, culture et écologie) comparant les engagements gouvernementaux à la réalisation fin 2015. Ainsi pour ce qui est du taux de chômage, il a atteint 10,1% en 2015 (contre 10% en 2011), alors que la déclaration gouvernementale promettait réduire ce taux à 8%, indique Anfasse dans son bilan . Le taux de pauvreté, alors qu'il se situait à 8,8% au début du mandat, a augmenté de 2% atteignant 11% en 2015. « Ceci prouve clairement qu'aucune politique publique n'a été conçue concrètement pour limiter ce phénomène qui caractérise la société marocaine », relève la même source. Au niveau de la santé, les ménages supportent toujours la même charge liée aux dépenses de la santé : 2010/2011 : 53,6% contre 53% à fin 2015. Même tendance à la stagnation et décalage entre promesses électorales et réalisations pour les autres indicateurs, notamment le Classement du Maroc dans l'Indice de Développement Humain (130ème en 2011, contre 124 en 2015), taux d'analphabétisme (39,7% en 2011, contre 32% en 2015), budget de la culture (0,3% en 2011 contre 0,23% en 2015), classement du Maroc dans le rapport Transparency (80ème en 2011, contre 74ème en 2015). Toutefois, ce bilan de Anfass présente des indicateurs au vert, il est question du SMIG taux horaire exonéré qui est passé de 11,7% en 2011 à 14,2% en 2016. Même évolution apparente au niveau du déficit budgétaire qui est passé de 5,5% en 2011 à 4,3% en 2015. Mais un point noir persiste, le taux d'endettement (% du PIB) qui est passé de 2010/2011 :62% à 81,20% en 2016. Pour Anfass, «la dégradation significative de cet indicateur témoigne clairement d'un manque de pilotage économique et budgétaire. Le service de la dette absorbe une partie importante des ressources nécessaires pour les besoins en éducation, santé, logement décent, investissement dans les infrastructures publiques de base, les programmes nécessaires à la croissance économique et au développement social, ... Le paiement de la dette approfondit la crise sociale dont souffre notre peuple et pour cette raison il faut exiger la suspension de son paiement ». Sur le plan du Parachèvement de la réforme constitutionnelle , le mouvement Anfass démocratique déplore que 4 ans après l'installation du gouvernement, seulement 10 lois organiques (sur 18) et 5 instances (sur 10) sont en vigueur. Sur le plan politique, le mouvement relève que «le processus dit de transition démocratique s'éternise sans horizon temporel ni contours conceptuels clairs ». et d'ajouter : «En dépit de l'instauration des élections comme moyen régulier de désignation et de légitimation des responsables et des institutions, les réalisations concrètes de ce processus restent, elles, en deçà des attentes, notamment en matière de séparation de pouvoirs, de consolidation des institutions et de reddition des comptes » Enfin Anfass souligne que les gouvernements se succèdent, mais les vraies politiques néolibérales continuent de sévir, et ceci aura un impact sur la vie quotidienne. Et de conclure : «Celui-ci ne s'évalue pas uniquement en points de PIB ou autres indicateurs, mais aussi en termes de conditions sociales, de respect des droits des travailleurs et des citoyens, de sauvegarde et protection de l'environnement, et en dernière analyse de défense de notre souveraineté, souveraineté alimentaire, souveraineté économique et souveraineté politique ».