Au cours de son interrogatoire à propos du viol d'une mineure à l'intérieur de sa laiterie, un commerçant est accablé par une seconde «victime» qui vient l'accuser d'avoir abusé d'elle. Début du mois d'avril. Les éléments de la brigade mondaine de la police judiciaire de Ben M'sik-Sidi Othmane à Casablanca se penchaient sur l'examen de quelques dossiers et interrogeaient quelques suspects. Tout à coup, ils sont interrompus par un homme qui est venue à leur bureau, accompagné d'une fillette de moins de 10 ans. Il s'est dirigé directement vers le chef de la brigade. Il veut déposer une plainte contre le propriétaire d'une laiterie qu'il accuse d'avoir violé sa fillette. Assise sur une chaise, devant son père et le chef de la brigade, cette dernière a entamé le récit de son histoire. De coutume, elle fréquentait souvent la laiterie située à son quartier pour faire des courses. À l'instar de son comportement envers les autres jeunes clientes, le commerçant plaisantait souvent avec elle. Au fil des jours, elle a commencé à remarquer qu'il tente de s'approcher plus d'elle au point que son corps touche parfois le sien. Son silence a encouragé le commerçant au point qu'il s'est permis d'aller plus loin. Elle était seule devant la laiterie quand il a osé toucher son corps. Remarquant qu'elle n'a pas réagi, il l'a sollicitée de rentrer chez lui sans attirer l'attention des passants. Tournant sa tête à gauche et à droite pour s'assurer que personne ne se rend compte d'elle, elle s'est glissée à l'intérieur de la laiterie. Le commerçant l'a conduite vers un coin qui n'est visible à personne pour abuser d'elle. Quinze jours plus tard, il a repris son acte. Mais en retournant chez elle, sa mère lui a demandé les raisons de son retard. Avec une naïveté infantile, elle lui a divulgué le secret. Après avoir consigné les détails au procès-verbal relatif à l'audition de la fillette, les limiers de la brigade mondaine se sont rendus la laiterie pour embarquer sur propriétaire. Devant eux, il n'a pas nié avoir abusé d'elle. Soumis aux interrogatoires, il a affirmé que la fillette fréquentait souvent sa laiterie. Quand elle est arrivée la dernière fois chez lui pour acheter du beurre, il n'a pas hésité à lui toucher la poitrine. Elle est restée calme, sans réagir. Une passivité qui l'a encouragé pour la pousser à l'intérieur de la laiterie et abuser d'elle. Elle est rentrée de son plein gré, a-t-il précisé aux enquêteurs. Toutefois, au cours de son interrogatoire, une seconde fillette, mineure, accompagnée de sa mère sont rentrées au bureau de la même brigade. La mère est venue pour déposer plainte contre le même commerçant. Elle l'a accusé également d'avoir abusé de sa fille. La fille a précisé dans ses déclarations devant les limiers qu'elle venait chez lui pour acheter du lait. Cependant, il est sorti de son commerce pour se planter derrière elle et se coller à son corps durant quelques minutes. Le commerçant a rejeté en bloc ces accusations. Il a expliqué aux enquêteurs qu'elle fréquente également sa laiterie à l'instar des autres clients. Seulement, il n'a pas nié qu'il était, au moment de l'arrivée de cette seconde fillette, en dehors de son commerce, nettoyant une table sur laquelle les clients consomment leur casse-croûte. Sans se rendre compte, a-t-il précisé aux enquêteurs, il s'est trouvé derrière elle au point que son corps s'est collé avec le sien. Mais, il n'avait pas l'intention d'abuser d'elle, ajoute-t-il. Suspecté de viol de la première fillette et d'attentat à la pudeur sur la seconde, le commerçant mis en cause, la trentaine et célibataire, a été traduit devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca.