Après une résidence de création d'un mois à Casablanca, la compagnie 2K_far que dirige Khalid Benghrib dévoilera cette nouvelle œuvre aux Pays-Bas du 7 au 12 novembre dans le cadre du festival «Dancing on the Edge». S'en suivra une représentation à Casablanca et une autre à Rabat à la fin du mois de novembre. Ce nouveau-né s'inscrit dans un processus évolutif sans être dans un continuum. «Homm», eux en arabe, «Them» en anglais, «la Table noire» en français, est une pièce chorégraphique qui prend ses racines dans la manipulation par l'image et pour l'image. Ce projet est selon le chorégraphe sciemment inspiré de la Table verte de Kurt Jooss, premier ballet politique porté sur scène. La table verte est une œuvre prémonitoire de la montée du nazisme et de l'établissement du troisième Reich. A son tour, la Table noire, avec autour sept complices questionne cette image de l'islam qui est diffusée jour et nuit via la télévision mais surtout à travers la communication virale et les réseaux sociaux. «Ce regard porte sur la cryptocratie de la structure d'influence des médias, comme théorie de la conspiration relative à un gouvernement invisible en charge d'individus inter-mondialistes perplexes et les techniques utilisées pour manipuler les masses nécessaires pour assurer un leadership total», explique dans ce sens Khalid Benghrib. Ce chorégraphe international n'est plus à présenter. Khalid Benghrib possède une longue carrière dans la danse contemporaine. Né à Casablanca, l'artiste vit en France depuis 1986. Initié à la danse classique par Lahcen Zinoun et Colette Milner et à la danse contemporaine par Karin Weiner, Christine Gérard, Bertrand Papillon, Régine Chopinot et Didier Deschamps. En 1998, il crée le collectif Hors Champ en Haute-Savoie, groupe de recherche interdisciplinaire composé de plasticiens, vidéastes, musiciens et danseurs qui marqueront également son travail. Pour ainsi devenir l'un des précurseurs de la danse contemporaine au Maroc. En 2003, il fonde avec Loren Palmer la compagnie 2K_far et oriente ses recherches vers le Maroc et ses archétypes sociologiques et politiques en danse, cinéma, installation et poésie, prétexte à interrogation sur différents codes et processus de composition.