Réunion au sommet, ce lundi 28 septembre, dans les bureaux du chef de gouvernement. Abdelilah Benkirane a, en effet, réuni les chefs des partis de la majorité et ceux de l'opposition pour débattre des derniers développements concernant l'affaire du Sahara marocain. L'heure est à la mobilisation après des informations parvenues de la Suède dont le gouvernement, sur une initiative des sociaux-démocrates ainsi que des Verts, veut faire adopter par le parlement un projet de loi reconnaissant la fantomatique rasd. Une orientation aussi inexplicable que dangereuse de la part d'un pays qui a souvent fait montre d'une neutralité concernant plusieurs dossiers sur la scène internationale. Cette posture est d'autant plus étrange que ce pays scandinave lointain n'a pas de relations intenses donc d'enjeux particuliers dans la région. D'où la question qui se pose d'elle-même: que veulent au fait ces Suédois ? En attendant, le gouvernement marocain, lui, prend au sérieux les répercussions d'une telle décision et a commencé à organiser la riposte. Au total, les huit partis politiques les plus représentatifs ont pris part à la réunion avec le chef de gouvernement à Rabat. La rencontre a également connu la participation du ministre de l'intérieur, Mohamed Hassad, ainsi que du secrétaire général du ministère des affaires étrangères et de la coopération, Nacer Bourita. La réunion a été consacrée entièrement, bien évidemment, à la question du Sahara. Depuis, les réactions partisanes s'enchaînent sur la scène publique. «Nous condamnons avec vigueur cette grave atteinte à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale du Royaume. Nous dénonçons également cette décision qui ne manquera pas de nuire aux relations entre les deux Royaumes», affirme Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Même son de cloche chez la formation dirigée par Hamid Chabat. Le parti de l'Istiqlal a réuni son comité exécutif quelques heures seulement après la première réunion avec le chef de gouvernement. «Le peuple marocain ne pourra en aucun cas accepter ce genre de chantage et l'Istiqlal considère que l'initiative du gouvernement suédois menace gravement les relations entre les deux pays», affirme la direction du parti. Et de poursuivre : «le comité exécutif du parti de l'Istiqlal pense qu'une telle décision en cas de sa concrétisation de la part du gouvernement suédois érigera ce pays en tant qu'ennemi des intérêts du peuple marocain. Les relations diplomatiques entre les deux pays deviendraient dès lors sans intérêt». Les partis nationaux ne pensent pas en rester là. Des sources partisanes annoncent l'organisation de visites en Suède. Les partis veulent ainsi aller à la rencontre des formations politiques suédoises afin d'exposer le point de vue de la partie marocaine. A noter enfin que le gouvernement suédois est formé par une coalition parlementaire minoritaire. Un gouvernement qui a failli être destitué fin 2014 avec l'annonce d'élections législatives anticipées puisque le gouvernement en place n'était pas parvenu à faire approuver son projet de budget 2015 au parlement faute d'une majorité. Au final, la coalition gouvernementale minoritaire avait trouvé un accord avec l'opposition pour rester au pouvoir et valider le budget 2015.