Ministres, ex-ministres, secrétaires généraux de partis ou maires de grandes villes, beaucoup de grands noms de la scène politique marocaine ont essuyé des défaites cuisantes lors de ces échéances électorales, entraînant, pour certains d'entre eux, leurs partis respectifs dans leur chute. Abdeslam Seddiki: La déception Tout d'abord un coup dur pour le Parti du progrès et du socialisme (PPS), avec la défaite du ministre de l'emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, dans sa ville natale. Candidat dans la commune rurale de Sidi Ali Bourekba, dans la province de Taza, le ministre n'a pu décrocher aucun siège dans le conseil communal. Il n'a, en effet, obtenu que 94 des 336 voix, se faisant ainsi écraser par son jeune concurrent du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohamed Hammouchi.
Karim Ghellab : Le seul Istiqlalien à Sbata La rude concurrence qui animait autant la ville que la région de Casablanca laissait prédire de grosses déceptions. De grands noms ont, en effet, trébuché dans leur course à la gestion des affaires de la métropole. L'ex-ministre de l'équipement et du transport istiqlalien, Karim Ghellab, a ainsi perdu la présidence de la commune de Sbata. Il sera néanmoins, conseiller communal et régional puisque sa liste a tout de même remporté un seul siège dans chacun des deux conseils.
Nabila Mounib : Une défaite sans appel On ne peut pas en dire autant pour Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), qui s'est présentée sous les couleurs de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) dans la commune de Sidi Belyout à Casablanca. La dame de fer des formations de gauche revient bredouille d'une course des plus serrées, dans une commune où son clash avec l'ancien ministre de la jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, était très attendu, vraisemblablement à tort.
Fouad Douiri : Un retour sur scène raté Même topo pour l'ex-ministre istiqlalien de l'énergie et des mines qui n'aura, lui non plus, réussi à remporter aucun siège dans le conseil régional de Casablanca-Settat pour lequel il s'était porté candidat. Mohamed Ouzzine : Renié dans sa commune Autre défaite, pour le moins prévisible, celle de l'ex-ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine. Ce membre du bureau exécutif du Mouvement populaire (MP) n'a réussi à décrocher aucun siège dans sa commune de prédilection, celle de Oued Ifrane, dans la province d'Ifrane. Ouzzine pourra néanmoins siéger dans le conseil de la région de Fès-Meknès, puisque la liste du Mouvement populaire a réussi à y décrocher 9 sièges. La région sera, d'ailleurs, probablement présidée par le secrétaire général du MP, Mohand Laenser. Mohamed Sajid : Emporté par Le maire de la ville de Casablanca n'était visiblement pas plus chanceux. Mohamed Sajid, secrétaire général de l'Union constitutionnelle (UC), a perdu la présidence du conseil de la ville de Casablanca. Le nom de son successeur est déjà connu. Il s'agit, comme l'a annoncé le chef de gouvernement, Abdel-Ilah Benkiran, au lendemain des élections, d'Abdelaziz Al Omari, ministre Pjdiste chargé des relations avec le Parlement et la société civile. Mohamed Sajid, avec les 8 sièges qu'il a réussi à remporter à Aïn Chock, n'a pas fait le poids face à un Parti de la justice et du développement (PJD) qui a réussi l'exploit d'une majorité absolue (74 sièges sur 147), dans le conseil de la ville de Casablanca. Fathallah Oualalou: Contraint à céder les rênes de la capitale la marée du PJD Autre maire de ville qui devra quitter son poste après ces échéances électorales, le socialiste Fathallah Oualalou. A la tête du conseil de la ville de la capitale, ce grand nom de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) souffrait déjà de la fragilité de la majorité, très hétérogène et composée en grande partie d'élus PJD, qu'il dirigeait. Le parti de la lampe a, cette-fois ci, remporté près de 45% des sièges de la préfecture de Rabat, tandis que l'USFP était presque uniquement présent dans la commune de Souissi. Hamid Chabat: Déchu de son quartier général Enfin, l'une des victoires les plus célébrées par le parti du chef de gouvernement était également la défaite la plus cuisante de l'un des leaders de l'opposition, Hamid Chabat, secrétaire général du parti de la balance, dans la ville considérée comme son «territoire». Une défaite que l'on peut considérer comme personnelle puisque Chabat a perdu la mairie de Fès, un poste qu'il occupait depuis 2003. Il devra céder sa place au ministre délégué chargé du budget, le PJDiste Idriss Al Azami, dont le parti a remporté une majorité absolue de 72 sièges sur les 97 que compte le conseil communal de la ville.