Entre un PJD qui veut asseoir sa légitimité populaire, un PAM qui espère conserver son statut de favori des communes, un RNI qui affiche déjà ses ambitions pour les Législatives de 2016 et un Istiqlal décidé à bousculer la majorité, jamais des élections communales n'ont été aussi cruciales pour les partis politiques marocains. Les grosses pointures des partis qui, avant, n'avaient aucun mal à garantir leurs victoires dans les communes, se retrouvent aujourd'hui au coude à coude. D'autant plus que, pour la première fois, les sièges des conseils régionaux sont eux aussi en jeu. Dès le début de la campagne samedi dernier, le ton a été donné : la concurrence sera rude et les sièges ne sont pas garantis pour tout le monde. Un ministre pour tacler Chabat La région de Fès-Meknès sera, sans aucun doute, le théâtre de l'un des affrontements les plus attendus de ce rendez-vous électoral. Fief incontesté du secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), Hamid Chabat, la région verra se présenter en tête de liste du Parti de la justice et du développement (PJD), Idriss Al Azami, ministre délégué chargé du budget. La course à la présidence de la région connaîtra également la participation de l'adversaire traditionnel de Hamid Chabat, Rachid Fayq, tête de liste du Rassemblement national des indépendants (RNI). D'autres figures de la majorité se présentent sur les listes locales de la région, à commencer par le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser, dans la province de Boulemane, et de l'ancien ministre de la jeunesse et des sports, le très controversé Mohamed Ouzzine, qui représentera le MP dans la ville d'Ifrane. L'Istiqlal veut bousculer Ilyass Omari dans le nord
Alors que, dans les faits, sa victoire est déjà garantie à l'échelle communale puisqu'il est le seul candidat dans la commune de Nekour, près de Nador, le numéro 2 du Parti authenticité et modernité (PAM), Ilyass Omari, devra faire face à une concurrence plus féroce sur le plan régional, notamment du côté du parti de l'Istiqlal. Les partisans de la balance ont, en effet, choisi Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire du parti à la Chambre des représentants, pour briguer la présidence de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Au cœur de la capitale économique, le face-à-face a débuté il y a déjà quelques jours sur les réseaux sociaux. Dans la commune de Sidi Belyout à Casablanca, l'ancien ministre RNIste de la jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, affrontera la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib. Si le PSU ne compte à ce jour aucune réelle victoire électorale, sa popularité, notamment auprès des jeunes, est très palpable sur les réseaux sociaux. Il est aujourd'hui perçu comme une alternative aux partis qui se partagent, traditionnellement, les voix des Marocains. Figure principale du PSU, Nabila Mounib est également l'une des rares femmes secrétaires générales de partis dans le monde arabe. La région de Casablanca-Settat connaîtra, par ailleurs, la candidature de plusieurs figures de l'échiquier politique marocain, notamment le secrétaire général du PAM, Mustapha Bakkoury, le secrétaire général de l'Union constitutionnelle (UC), Mohamed Sajid, l'ancienne ministre Istiqlalienne, Yasmina Baddou ainsi que son camarade de parti, un Karim Ghellab décidé à sortir de l'ombre après une absence remarquée sur la scène politique nationale. Deux ministres se disputent Fquih Bensalah A mi-chemin entre Khouribga et Beni Mellal, la municipalité de Fquih Bensalah sera le théâtre improbable de l'affrontement entre deux ministres du gouvernement Benkiran. La ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, Bassima Hakkaoui, fera campagne sous les couleurs du PJD face à Mohamed Moubdii du MP, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration. Les élections du 4 septembre prochain promettent d'être également chaudes dans la région du Souss-Massa. Mustapha El Moutawakil, membre du bureau exécutif de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), qui en est actuellement à son 3ème mandat à la tête de la commune de Taroudant aura un concurrent sérieux en la personne du PAMiste Abdellatif Ouahbi, vice-président de la Chambre des représentants, qui se présente pour la première fois dans sa ville natale. A quelques kilomètres de là, l'ancien ministre istiqlalien de l'artisanat, Abdessamad Kayouh, se présente dans la municipalité d'Oulad Taïma. Il devra faire face à l'une des figures du RNI dans la région, Mohamed Bouhdoud, qui est également le père du jeune ministre Mamoun Bouhdoud.