Le Marathon des Sables a entamé sa 19e édition qui connaît la participation de nouveaux teams. Les mordus de l'épreuve partent pour un challenge des plus durs et des plus laborieux, mais aussi des plus exquis. 237 kilomètres à parcourir dans le désert marocain. L'on se demande quelle sorte de mouche aura bien pu piquer ces 609 coureurs pour se lancer dans un défi pareil. La réponse est toute simple : cette bande d'irréductibles n'est à la recherche que de l'aventure et de la délectation extrême qui découle de cet événement unique. Notamment lorsque, une fois franchie l'ultime ligne d'arrivée, l'on se rendra compte que l'on vient de boucler une des épreuves sportives les plus coriaces qui puissent exister à l'échelle planétaire. Le Marathon des Sables repart ainsi sur la voie des méharistes, la 19e d'une carrière qui gagne en prestige au fil des éditions. Outre une participation massive à cette 19e édition, celle-ci aura le mérite de voir la gent féminine dignement représentée, atteignant le plafond très respectable de 79 coureurs en jupon. Il est à souligner, à ce propos, que le taux d'abandon chez les femmes est moins important que chez leurs congénères masculins. Chapeaux bas mesdames ! Pour ce 19e départ aux confins du Sahara marocain, 26 nationalités différentes sont en lice pour à ce challenge de taille. On constate, principalement, une présence en masse des Français et des Anglais, représentés par plus de 200 athlètes chacune. En plus du Maroc, on notera la représentation de l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, la Corée du Sud, le Danemark, l'Ecosse, l'Equateur, l'Espagne, les Etats-Unis, l'Irlande, l'Italie, le Japon, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Pays-Bas, la république Tchèque, Singapour, Saint-Vincent, la Suède et la Suisse. Côté marocain, 13 coureurs seront sur la ligne de départ de cette 19e édition, parmi lesquels Nadia Dadoun et Dalila Ghazali, représentant la femme marocaine. Une fois de plus, Lahcen Ahansal, sextuple vainqueur de l'épreuve, sera à l'affût d'un titre de plus. Lahcen s'était, en effet, adjugé la plus haute matche du podium en 1997, 1999, 2000, 2001, 2002 et 2003. En 1998, il avait raté le coche, mais le trophée est bel et bien revenu à la famille Ahansal, puisque c'est le frère cadet, Mohamed, qui avait remporté l'édition en question. Il faut avouer que depuis 1997, le Marathon des Sables est une histoire de famille pour les Ahansal, qui règnent avec hégémonie sur l'épreuve. À les voir évoluer de la sorte, parcourant les étapes avec une aisance qui laisse de glace, l'on se demande bien à quoi peuvent-ils carburer ! Cependant, le Marathon des Sables est également celui du cœur. En effet, les coureurs sont, certes, engagés pour relever ce défi herculéen. Mais de surcroît, ils trouvent en le Marathon des Sables un prétexte pour collecter des fonds à dessein social ou humanitaire. Ainsi, Nadia Dadoun court pour l'association «Anaïs» (Association nationale pour l'Avenir des Inadaptés scolaires), qui œuvre activement pour rendre la vie meilleure aux handicapés mentaux. À travers cet événement, une association française se mobilise pour la lutte conter la famine qui tue des enfants sur le Continent noir. D'autres en profitent pour défendre les rhinocéros, etc. Par ailleurs, on ne saurait passer à côté d'une grande absence lors de cette édition, celle du vétéran de l'épreuve, Hadj Brahim El Joual, en convalescence suite à une opération chirurgicale. Une intervention qui avait nécessité une enveloppe de 60.000 DH, somme qui a été collecté grâce aux dons de l'ensemble des coureurs. En fin de compte, le professeur marocain ayant assuré l'opération, noble qu'il est, avait refusé de toucher le moindre sou en échange de son acte. Mais des fonds étaient déjà collectés et c'est ainsi que le vétéran du Marathon des Sables reçut des mains de Patrick Bauer - organisateur de l'événement - lors de la conférence de presse, l'enveloppe en question, qui servira désormais à sa convalescence. Une fois de plus, la magie du Marathon des Sables avait frappé : l'enveloppe en question contenait, par pure coïncidence, un peu plus de 5.000 DH, montant correspondant au prix de l'intervention.