L'électorat professionnel se rendra, vendredi 7 août 2015, aux urnes pour élire 2.179 candidats parmi les 11.682 briguant des sièges au sein des différentes chambres professionnelles du Royaume. Ces élections se dérouleront selon un mode de scrutin uninominal pour les chambres d'agriculture. Concernant les autres chambres, elles auront lieu selon un mode de scrutin par liste dans le cas de l'élection de deux membres ou plus au niveau d'une circonscription électorale donnée ou suivant un scrutin uninominal lorsqu'il est question d'élire un seul membre. Les chambres concernées par ces élections, selon les régions, se répartissent en 12 chambres professionnelles touchant aux secteurs de l'agriculture, du commerce, de l'industrie, des services et de l'artisanat, en plus de 4 chambres de la pêche maritime. Il ressort de la répartition selon les chambres que 622 sièges ont été réservés aux chambres de l'agriculture, 827 aux chambres de commerce, d'industrie et de services (CCIS), 558 aux chambres de l'artisanat et 127 aux chambres de la pêche maritime. S'agissant de la répartition des candidatures sur les chambres, 2.156 candidats ont été présentées dans les chambres d'agriculture, soit un ratio de 3,5 candidats par siège, 5.275 dans les CCIS (plus de 6 candidatures pour un siège), 3.956 dans les chambres de l'artisanat (7 candidats par siège) et 295 dans les chambres de la pêche maritime (plus de 2 candidats pour chaque siège à pourvoir). Concernant la répartition des sièges selon l'appartenance politique des candidats, le nombre des candidatures présentées par les candidats appartenant à des partis politiques a atteint un total de 9.570 candidats, soit un taux de 82 pc, contre 2.112 candidats sans appartenance politique. Ainsi le Parti de l'Istiqlal a présenté 1551 candidats (13,28 pc), le Parti authenticité et modernité (1492 candidats - 12,77 pc), le Parti de la justice et du développement (1388 candidats - 11,88 pc), le Rassemblement national des indépendants (1353 candidats - 11,58 pc), l'Union socialiste des forces populaires (960 candidats - 8,22 pc), le Mouvement populaire (898 candidats - 7,69 pc), le parti du progrès et du socialisme (640 candidats - 5,48 pc), l'Union constitutionnelle (612 candidats - 5,42 pc). Les autres 21 autres formations politiques ont présenté entre un seul et 151 candidats. Ces élections revêtent une importance particulière car intervenant en prélude à l'élection des représentants des chambres professionnelles à la Chambre des conseillers qui est composée, selon la constitution, de 120 membres, dont 20 représentant les chambres professionnelles, 8 la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), 20 les syndicats et les représentants des salariés et 72 les membres des municipalités et conseils ruraux. De par le rôle représentatif, consultatif et administratif des chambres professionnelles ainsi que leurs missions organisationnelles et d'encadrement, les instances professionnelles ont incité les professionnels à s'inscrire aux listes électorales et à participer en masse à ces rendez-vous électoraux, afin de contribuer à l'amélioration de la performance des différentes chambres et à la promotion de leur vocation représentative. Ces mêmes instances ont également mis en avant l'importance de ces échéances et leur rôle décisif pour hisser les chambres professionnelles à la place qui leur échoit parmi les institutions économiques publiques du Royaume. Sur un autre registre, les partis politiques misent sur ces élections, eu égard à leur rôle dans le quotidien du citoyen et leur place dans la composition de la chambre des conseillers. Ils y voient également un véritable indicateur pour mesurer leur popularité et leur influence, quatre années après les mutations qu'a connues le Maroc. Par ailleurs, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a mis l'accent sur la vigilance continue qui sera de mise afin de sécuriser ce rendez-vous électoral et parer à tout acte frauduleux, revenant sur l'action menée conjointement avec le Conseil national des droits de l'Homme en vue de mettre au point un système d'observation efficace. Le gouvernement, a-t-il soutenu, est résolu à garantir la libre expression des citoyens quant au choix de leurs représentants, revenant sur l'adoption par l'Exécutif en avril dernier de six projets de décrets relatifs aux chambres professionnelles et à leur élection. Ainsi et de l'avis de plusieurs acteurs politiques et professionnels, ces élections font office d'une sérieuse épreuve politique pour le gouvernement en termes de transparence et de mise en œuvre de la constitution qui stipule que "les élections libres, sincères et transparentes constituent le fondement de la légitimité de la représentation démocratique. Les pouvoirs publics sont tenus d'observer la stricte neutralité vis-à-vis des candidats et la non-discrimination entre eux".