La journée chômée par les Istiqlaliens le jour de l'an amazigh ne sera pas payée. C'est en tout cas ce que laisse entendre la réponse du ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, Mohamed Moubdii. Interpellé par le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) sur les mesures prises contre les fonctionnaires ayant chômé le jour de l'an amazigh, le ministre a fait savoir que la liste des jours fériés dans les administrations publiques est fixée par le décret 2.77.169 daté du 28 février 1977. Une liste qui ne mentionne pas le jour de l'an amazigh. «L'article 23 du statut des fonctionnaires de la Chambre des représentants considère les jours fériés fixés dans la fonction publique par les règlements en vigueur comme étant également des jours fériés pour les employés de la première Chambre», explique le ministre. Et de poursuivre : «Le non-respect de ces dispositions met le fonctionnaire dans une situation d'absence non justifiée, ce qui suppose des administrations concernées l'activation de la procédure légale et règlementaire en vigueur sur ce sujet». Cette réponse a été considérée par le groupe parlementaire du PJD à la première Chambre comme un appel clair de la part du ministre de tutelle à toutes les administrations publiques d'appliquer des retenues sur les salaires des fonctionnaires appartenant notamment au parti de l'Istiqlal (PI) ayant chômé le jour de l'an amazigh. Les faits remontent au mois de janvier dernier lorsque le secrétaire général du PI a adressé une lettre au chef de gouvernement l'invitant à considérer le jour de l'an amazigh qui coïncide avec le 13 janvier comme un jour férié national. Dans une action présentée comme étant symbolique, de nombreux fonctionnaires appartenant au PI y compris au Parlement décident de ne pas travailler le jour de l'an amazigh. Seul bémol. Cette journée coïncidera au Parlement avec une séance mensuelle de questionnement sur la politique générale avec la participation du chef de gouvernement, Abdel-Ilah Benkiran. Les chaises des membres du groupe parlementaire de l'Istiqlal restent vides et les bureaux du même groupe à la première Chambre fermés. Le groupe parlementaire du PJD décide alors d'interpeller le ministère de tutelle sur la question. C'est Khalid Boukaâri, député pjdiste et secrétaire national de la jeunesse du même parti, qui se charge d'adresser une question écrite au ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration l'appelant à prendre des mesures contre les fonctionnaires ayant chômé le 13 janvier sans que cette journée ne soit pour autant incluse dans la liste des jours fériés au Royaume. Reste maintenant à savoir si des retenues seront effectivement appliquées sur les salaires des fonctionnaires istiqlaliens. La réponse du ministre ne précise pas si des sanctions ont été déjà prises sur des faits qui remontent au mois de janvier dernier.