Facebook a un nouvel abonné. Le chef de gouvernement Abdel-Ilah Benkiran vient de lancer sa page officielle sur le plus grand réseau social au monde. Très présent sur les médias traditionnels, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) investit donc le monde virtuel. Benkiran n'est pas le premier homme politique marocain à créer une page sur Facebook. D'autres l'ont déjà précédé comme les deux dirigeants de l'opposition parlementaire, Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), ou encore Mustapha Bakkoury, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM). Mais la page officielle du chef de gouvernement suscite déjà un engouement particulier au point de décrocher en quelques jours seulement le label bleu de Facebook. Pour donner un bon coup de publicité à cette nouvelle stratégie 2.0, les responsables du PJD ont invité une palette de blogueurs nationaux autour d'un déjeuner avec le numéro un de l'Exécutif. Marquant le lancement officiel de sa page sur le réseau social le plus utilisé au Royaume, l'événement s'est déroulé au siège du parti de la lampe à Rabat. Entouré de Slimane Amrani, son secrétaire général adjoint et l'un de ses hommes de confiance au parti, Mustapha Khalfi, membre du secrétariat général du parti et ministre de la communication, ainsi que Khalid Boukaâri, secrétaire général de la JDD (jeunesse du parti de la lampe), le chef de gouvernement a expliqué sa décision de rejoindre la communauté des facebookers marocains dont le nombre est estimé à plus de 7 millions d'abonnés, soit un Marocain sur quatre. «Les utilisateurs des réseaux sociaux interagissent sérieusement avec tous les derniers développements», a dit le dirigeant de la première force parlementaire. Et de poursuivre : «Une catégorie de blogueurs exerce aujourd'hui une certaine influence sur le cours des événements au Maroc de temps à autre en raison notamment de la marge de liberté offerte par les réseaux sociaux». Benkiran a appelé les blogueurs invités par son parti à défendre ses décisions et ne pas hésiter à le critiquer en cas de besoin. A quelques mois des prochaines élections, le Web lui offrira certainement une nouvelle tribune. Dans ce sens, l'arrivée du chef de l'Exécutif sur les réseaux sociaux veut dire qu'une partie de la bataille électorale qui se profile à l'horizon se jouera sur le Web. C'est une nouvelle phase dans la communication politique qui s'ouvre. Pourtant, le secrétaire général du parti de la lampe disait il y a quelques semaines «qu'il ne connaissait pas Facebook et que ses visites du Web se limitaient à la consultation de certains sites d'informations électroniques». Mais depuis cette date, Benkiran a suivi des cours intensifs pour améliorer ses connaissances et participer à l'animation de sa page officielle. Des sources internes au PJD n'excluent pas la participation du chef de gouvernement dans l'élaboration des réponses aux interpellations de visiteurs de sa page. Une interaction qui promet plus de proximité de la part d'une personnalité publique mais également le risque de nouvelles polémiques.