ALM : Vous avez interprété votre chanson «Baghi Nefhem» en électro house. Est-ce une rupture avec le style Mégri ? Nasr Mégri : En fait, je peux faire tout un album avec ce style. Il se peut qu'il me permette d'atteindre un best-of. Et en même temps, je ne compte pas me séparer de l'électro house que j'ai fait à ma manière. Quand même, je vais garder le style acoustique. Pour tout vous dire, je veille toujours à suivre le conseil de mon père qui me préconise de garder le même style pour les quatre ou cinq chansons qui suivent une chanson dans un style différent. Quant à la rupture, je considère, au contraire, que «Baghi Nefhem» est un prolongement des Mégri. D'autant plus que cette nouvelle chanson est née d'une complicité constante avec mon père. Chose qui a toujours régné entre les frères Mégri. D'ailleurs, c'est mon père qui est l'auteur de cette nouvelle chanson. C'est donc un projet qui lui tenait à cœur… Au contraire, c'est une nouvelle idée qui a émané de nous deux après mon album «Winek». On s'est dit que l'étape suivante de ma carrière artistique est censée être différente en s'adaptant à la vague. A travers «Baghi Nefhem» dont je suis le compositeur, je voulais, à vrai dire, me mettre en orbite. Est-ce facile d'avoir le même succès que notre père ? Oui surtout si le père procure un bon encadrement. D'ailleurs c'est lui qui a contribué à mon existence sur la scène artistique. Pour sa part, le fils doit suivre les conseils de son père et tirer profit de son expérience. Que désirez-vous insinuer par «Baghi nefhem» ? Là aussi, l'expression est à Hassan Mégri. C'est une phrase qui insinue une grande expérience comme elle est un peu philosophique. Tout comme les paroles l'indiquent, on peut parler d'une femme, on peut parler de la vie et de mes rapports avec la musique entre autres. C'est un sujet bateau qui prête à plusieurs interprétations. Donc je laisse le soin au public de comprendre à sa guise. Comment se déroule la collaboration avec votre manager ? Mohamed Moufid Abba Sbai nous a placés, moi et mon arrangeur, dans le terrain où on désirait travailler. Comme il a eu un bon apport en idées. Pour ma part, je crois en le travail d'équipe. Et le fait que le manager nous mette en contact avec Mohamed Rachid Ali, qui dispose d'un studio adapté au style électro house, est en lui-même un changement. J'ai également consulté mon arrangeur et on a beaucoup discuté de la chanson avant d'enregistrer. Il y avait beaucoup de choses à changer dans notre parcours dont la façon d'arranger, de composer voire de chanter en gardant notre style. Il y avait un mélange de styles dans «Winek». Avec «Baghi Nefhem» vous passez à l'électro. Où se retrouve Nasr ? Je me retrouve dans la musique qui évolue d'un titre ou un album à un autre. Pour ma part, je compte toucher à beaucoup de styles en procédant à des recherches. Pour rappel, la formation académique m'a beaucoup aidé. Je peux même faire la musique de films puisque j'ai fait des études de cinéma. Des projets ? Je vais sortir des singles. Comme il se peut que je fasse un best-of volume 1 pour tracer une étape de ma carrière. Par l'occasion, je ramène toujours un vidéaste pour filmer ma vie. J'aurai, avec mon groupe, une participation au festival international du Rai d'Oujda dont les initiateurs désirent rendre un hommage aux frères Mégri. C'est un honneur pour moi ! Pendant le concert, je vais raconter l'histoire des Mégri à commencer par «Yarit» en passant par «Lili twil», pour finir avec «Baghi Nefhem». Nous allons également nous produire au festival de Bouarfa. Comme il est fort prévu que je fasse une bonne promotion de ma dernière chanson en Tunisie.