Une fois n'est pas coutume, c'est la région du Souss-Massa-Drâa qui attirera le plus grand volume d'investissements durant les quelques mois à venir. Sur les 24,77 milliards approuvés par la commission d'investissement hier, mardi, à Rabat, 87% iront à la région d'Agadir, soit près de 21,66 milliards de dirhams. «Je suis ravi de pouvoir décongestionner la région du Grand Casablanca, et d'assurer une distribution plus équitable des investissements sur le territoire national», a commenté Moulay Hafid Elalamy, ministre du commerce, de l'industrie, de l'investissement et de l'économie numérique, lors d'un point de presse à l'issue de la réunion de la commission. Le volume d'investissement élevé dans le Souss-Massa-Drâa est surtout boosté par deux projets d'énergie renouvelable, un secteur nécessitant un financement très important. Le type de projets prévu dans la région explique également le nombre limité d'emplois créés, malgré le volume d'investissement important. La région du Souss-Massa-Drâa n'accueillera que 19% des emplois créés. Pour mettre cela en perspective, notons que la région de Marrakech-Tensift-El Haouz accueillera 20% des emplois avec un volume d'investissement de seulement 4%. «Le secteur de l'énergie est très capitalistique. Il ne génère pas énormément d'emploi, mais est absolument stratégique pour le Royaume», a expliqué Moulay Hafid Elalamy. Sur le long terme, les différents projets d'énergie renouvelable permettront au Maroc de réduire sa facture énergétique, ce qui limitera notablement les dépenses publiques. La commission, présidée par le chef de gouvernement Abdel-Ilah Benkiran, s'est réunie afin d'examiner 15 projets de conventions et avenants aux conventions d'investissement, dont la totalité a été approuvée. Le nombre total d'emplois directs créés est de 3.985. L'essentiel de ces projets d'investissement est le fruit de partenariats maroco-étrangers. Avec 16,52 milliards de dirhams, les joint-ventures représentent 67% du total des investissements projetés. Une stratégie volontaire et assumée par le ministère chargé de l'investissement, selon Elalamy. «Le souhait du ministère est de pousser les opérateurs vers les joint-ventures», a déclaré le ministre. «Avant, l'essentiel des investissements était étranger. Aujourd'hui, les opérateurs marocains ont réussi à s'imposer comme de véritables partenaires», a-t-il ajouté, notant qu'il ne s'agissait pas d'une marocanisation de l'industrie, mais que le ministère préférait «inciter, plutôt que d'obliger». Les investissements nationaux arrivent en deuxième position avec 29% du total d'investissement et un montant de 7 milliards de dirhams. Du côté des investissements étrangers, l'Arabie Saoudite arrive en pole position avec 3% des parts d'investissement et la création de quelque 500 emplois directs, suivie des Pays-Bas avec 1% et 125 emplois directs. Sur le plan sectoriel, l'énergie domine la répartition des investissements. Avec 16,52 milliards de dirhams, le secteur représente 67% du total des investissements approuvés par la commission. Il est suivi du secteur du tourisme, immobilier et loisirs avec près de 6,5 milliards de dirhams, soit 26% des investissements projetés. La troisième position est occupée par le commerce avec 6% d'investissement, puis par l'industrie avec seulement 1% des investissements. «Cela ne veut pas dire que l'on investit moins dans l'industrie. Depuis la création du Fonds de développement industriel, les investisseurs préfèrent passer par là que par la commission d'investissement», a précisé le ministre.