Mohand Laenser figure désormais dans la liste des cibles de Chabat. Le secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI) a dirigé son artillerie lourde contre le secrétaire général du Mouvement populaire dont le parti est en proie à des dissensions internes depuis son dernier congrès national. Et pour retourner le couteau dans la plaie, Hamid Chabat a choisi Imouzer Marmoucha, terre natale et fief de Laenser, pour organiser un meeting politique juste quelques mois avant les prochaines échéances électorales. Si Chabat critique souvent au cours de ses sorties médiatiques le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, force est de reconnaître qu'il s'agit de l'une des rares fois où le numéro un du parti de la balance s'intéresse à d'autres dirigeants de la majorité gouvernementale. Critiquant la situation des infrastructures dans la région, le leader du parti de l'Istiqlal n'a pas hésité à charger frontalement le numéro un du parti de l'épi. «La ville fait face à une situation difficile en raison de l'insuffisance du réseau routier, des écoles ainsi que des dispensaires», a-t-il affirmé. Et d'ajouter : «Malheureusement, la région est représentée au Parlement par un député également membre au gouvernement qui prétend défendre le milieu rural et l'amazigh». Chabat n'avait pas besoin de nommer le secrétaire général du MP mais le message était bel et bien passé. Mais plus qu'une simple critique banale dans une campagne électorale avant la lettre, la sortie de Chabat est très bien calculée. Car pour certains observateurs, le choix et le timing du meeting du numéro un du PI augurent d'une grande bataille entre le PI et le Mouvement populaire dans les prochaines élections non pas pour quelques sièges mais surtout pour la gestion de toute la région pour les cinq prochaines années. Les enjeux sont donc importants puisque les deux formations se positionnent déjà pour la présidence de la région de Fès-Meknès. Lors de son meeting, Chabat a évoqué la question du développement de la ville mais également toute la région. «La région de Fès-Meknès composée de neuf provinces dans le cadre de la régionalisation avancée, doit connaître un véritable déclic pour son développement», a déclaré l'actuel maire de la ville de Fès expliquant que «Imouzer Marmoucha figure en bonne place dans le programme et les priorités de son parti». Reste maintenant à savoir la réaction du Mouvement populaire et son secrétaire général, Mohand Laenser. Une chose est sûre. La bataille électorale entre les deux partis politiques, jadis des alliés, ne fait que commencer dans la région.