La trêve est probablement terminée. Une trêve qui n'aura été que de courte durée entre le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et le secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), Hamid Chabat. Les sorties de Benkirane étaient devenues plutôt très comptées depuis l'épisode de la doléance des partis de l'opposition. Ces derniers avaient également limité leurs critiques contre le n°1 de l'Exécutif et secrétaire général du PJD (Parti de la justice et du développement). Mais Chabat clôt la parenthèse. De passage dans la ville de Guercif à l'Est du pays, le secrétaire général du PI a tout simplement revendiqué la démission de Benkirane. «Le chef de gouvernement doit démissionner de son poste parce qu'il a reconnu son incapacité d'exercer ses prérogatives constitutionnelles», a t-il lancé devant la foule venue assister à son meeting. «Au moment où le chef de l'Exécutif affirme qu'il n'a pas de prérogatives, il n'hésite pas à prendre des décisions impopulaires aggravant l'endettement de notre pays», a-t-il poursuivi prédisant un châtiment populaire de la part des électeurs à l'occasion des prochaines échéances électorales. Mais la politique n'est pas que des paroles, semble lui rétorquer, Benkirane. Invité par le secrétariat régional de sa formation à Fès-Meknès, le secrétaire général du PJD a prononcé un discours à l'ouverture de l'université printanière du parti à Ifrane. «La réforme est un choix irréversible sinon c'est tout le bateau qui menace de couler», explique le numéro un du parti de la lampe insistant que les fondements du référentiel idéologique du PJD sont puisés dans l'Islam. C'est probablement ce discours qui est pointé du doigt par le PI. Chabat a fait savoir à Guercif que son parti refuse la méthode poursuivie par le chef de gouvernement basée sur «la menace et le chantage contre les partis politiques». Pour le patron du parti de la balance, le langage utilisé par le chef de gouvernement est destiné à «camoufler l'échec du gouvernement» en dépit d'une conjoncture politique et économique favorable. «Le PI dispose aujourd'hui d'un plan de sauvetage national pour faire face aux conséquences de la gestion gouvernementale actuelle», a-t-il conclu. Pour sa part, Benkirane est plutôt satisfait du bilan de son parti et de sa coalition gouvernementale. «Toutes les composantes de la société marocaine sont satisfaites de nous», dit-il. Et de poursuivre: «Le PJD entreprend des mesures dans l'intérêt général même si cela demande un travail en profondeur de longue haleine». Le chef du parti de la lampe s'est également adressé aux militants de sa formation afin de se préparer pour les prochaines échéances électorales.