«A défaut de présenter des candidatures communes, notre coordination portera essentiellement sur la formation des bureaux aux prochaines élections». Les propos émanent de Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Joint par ALM, le ministre de l'habitat et de la politique de la ville est revenu sur la réunion de dirigeants de la majorité samedi dernier. Echéances électorales mais également réformes structurelles, dialogue social et remaniement étaient au menu de la rencontre des quatre formations de la majorité, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP) ainsi que le PPS. Concernant les élections, il semble que chacun des partis de la majorité préfère travailler pour son propre compte dans les prochains scrutins. Autrement dit, il n'y aura pas une reproduction de la majorité parlementaire sur le plan local. Les quatre partis de la majorité veulent ainsi se laisser une marge de manœuvre après les prochaines élections, notamment dans la formation des alliances. Une décision qui semble contradictoire, voire paradoxale avec les orientations gouvernementales. En effet, l'Exécutif vient d'amorcer l'amendement de la loi organique sur les partis pour permettre la formation des alliances politiques. Une contradiction expliquée par M. Benabdellah précisant que le mode de scrutin ne permet pas de présenter des listes communes dans les prochaines échéances électorales. La majorité pourra se consoler tout de même par une coordination dont la forme n'a pas été encore totalement dessinée par les quatre formations politiques. D'où la création d'une commission ad hoc par les dirigeants de la majorité pour explorer les possibilités de renforcer leur coordination aux prochaines élections. «Tous les projets de lois électorales étant déjà prêts, la commission examinera la prochaine phase de coordination des partis de la majorité pour les prochaines échéances», ajoute M. Benabdellah. Les leaders de la majorité ont par la suite évoqué la question des réformes. Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et chef de gouvernement, a obtenu le OK de ses alliés pour démarrer le processus de la réforme paramétrique du régime civil à la Caisse marocaine des retraites (CMR). Parallèlement, le gouvernement reprendra le dialogue social avec les syndicats les plus représentatifs même si tout porte à croire que la reprise du dialogue attendra les résultats des élections professionnelles. S'agissant du remaniement, le N°1 du PPS a fait savoir que toutes les informations qui circulent sur un remaniement ministériel élargi sont de «pures supputations». A noter enfin que la réunion était probablement l'occasion pour M. Benabdellah de clarifier sa position sur l'avant-projet de code pénal suite à la publication de déclarations selon lesquelles il aurait menacé de quitter la majorité au cours d'une rencontre organisée par l'Association Tizi (Tarik Ibn Zayad initiative) la semaine dernière. «Je n'ai jamais dit que le PPS quittera la majorité si le projet de code pénal sous sa forme actuelle est adopté. Il s'agit d'une simple et pure invention par un organe qui n'était même pas présent lors de la rencontre», a-t-il conclu.