Avec le don de 43 millions d'euros octroyé par la Commission européenne, les trois premières tranches du Complexe solaire d'Ouarzazate auront totalement finalisé leur montage financier. «Nous avons tout bouclé pour ce qui concerne les dimensions financière, juridique et technique pour Noor II et Noor III. Il ne reste plus que le lancement des chantiers», a déclaré Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (Masen). Alors que la première tranche du complexe solaire de Ouarzazate, Noor I, est déjà en cours de construction et devrait débuter ses activités en août prochain, le lancement des chantiers pour les deux tranches suivantes fait état d'une nouvelle étape pour le plan solaire marocain. «Nous sommes sur la bonne voie, et nous devrions finaliser le complexe dans les temps», a assuré Mustapha Bakkoury. Le montage financier étant fin prêt, la construction de Noor II et Noor III devrait prendre respectivement 28 et 30 mois. «Cela veut dire qu'à partir de 2017, ces deux centrales produiront de l'électricité qui sera consommé partout au Maroc», a-t-il ajouté. Il ne restera ensuite que la dernière phase du projet, Noor IV, pour que le premier complexe solaire marocain soit entièrement opérationnel. «Nous poursuivons la mise en place des projets compris dans la vision 2020. Nous savons exactement ce que nous allons faire après Ouarzazate, puis après Midelt», a précisé Mustapha Bakkoury. Le directeur de Masen s'exprimait au cours de la cérémonie de signature de la convention de don entre l'agence marocaine et l'Union européenne. Celle-ci soutient le projet Noor dans le cadre de sa politique de facilitation d'investissement pour le voisinage. «Il existe un bon nombre d'interconnexions entre le marché européen et marocain», a précisé le commissaire européen chargé de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Arias Cannete, soulignant que l'Union européenne allait accompagner le Maroc dans ce projet au-delà de la phase de montage financier. Bakkoury a, par ailleurs, expliqué qu'en plus de l'aide financière que représente ce don de l'Union européenne, il a également joué un rôle de levier pour le reste des partenaires financiers. «Quand la Commission européenne fait confiance à un projet, cela encourage les bailleurs de fonds», a-t-il noté. La centrale solaire thermique, installée dans la zone de Tamezghitene à 10 km de la ville d'Ouarzazate, devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 700.000 tonnes par an et produire 500MW d'électricité. A terme, elle pourra desservir plus d'un million de marocains. Le Maroc est actuellement le premier importateur d'énergie dans la région du Moyen Orient et de l'Afrique du nord (MENA). Plus de 97 % de ses besoins énergétiques sont comblé par ses importations en combustibles fossiles. Le plan solaire marocain s'intègre, ainsi, dans une politique globale visant à réduire la facture énergétique du pays, et à assurer sa sécurité énergétique à travers l'utilisation de techniques propres et durables. Le plan solaire vise le développement d'une capacité minimale de 2.000 MW d'ici 2020 à travers des complexes implantés à Ouarzazate, Aïn Beni Mathar, Sabkhat Tah, Foum El Oued et Boujdour. Ces projets devraient générer des investissements de plus de 9 milliards d'euros et permettre une réduction annuelle des émissions de gaz à effet de serre équivalente à 3,7 millions de tonnes de carbonne.