Castration chimique pour pédophiles récidivistes, introduction du harcèlement moral figurent parmi la liste des suggestions du forum «Azzahrae» pour la femme marocaine. L'organisation proche du parti aux commandes du gouvernement, le PJD (Parti de la justice et du développement), vient en effet de présenter un mémorandum sur l'avant-projet de Code pénal. Le Forum qui compte parmi ses membres notamment la ministre pjdiste Soumia Benkhaldoun et des députées du parti de la lampe a basé ses propositions autour de trois axes qui sont respectivement la préservation de la dignité de la femme, la protection de l'enfance et la préservation de la famille. Ce sont surtout les propositions concernant la femme et l'enfance qui attirent plus l'attention. Le forum préconise ainsi une méthode radicale en matière de pédophilie invitant par la même occasion les pouvoirs publics à une réflexion sur des méthodes plus «efficaces» contre les pédophiles récidivistes. Les membres d'Azzahrae veulent notamment introduire l'obligation du traitement psychiatrique pour les violeurs mais également la castration chimique. Il est également question de la pénalisation de l'utilisation collective des enfants dans la mendicité. Ambiguïté Concernant la question de l'avortement, le forum adopte plutôt une position ambiguë. L'organisation se dit pour la révision des articles du Code pénal concernant l'avortement mais à condition tout de même «de préserver le droit à la vie pour les bébés». Les changements préconisés concernent, en outre, la définition du viol sur mineur. Le forum considère que toute agression sexuelle avec ou sans pénétration doit être considérée comme un viol. Dans le volet de la préservation de la dignité de la femme, il est question d'introduire dans le futur Code pénal la notion du harcèlement moral, beaucoup plus répandu à l'encontre des femmes, selon le forum. Il est aussi préconisé d'élargir les garanties de protection des femmes victimes de violences conjugales dans le but de permettre au parquet général d'interdire tout contact avec l'épouse lorsqu'il y a un risque pour celle-ci. Le dernier axe relatif à la famille propose, enfin, de pénaliser l'expulsion de la femme du foyer conjugal alors que l'avant-projet ne prend en compte que le fait d'interdire le retour de l'épouse par son mari.