C'est sous cet angle que Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a mis le point sur la représentation des femmes dans les organes de gouvernance au Maroc. Une thématique abordée par le club des femmes administrateurs des entreprises lors d'une rencontre organisée, lundi 13 avril, à Casablanca en partenariat avec la Bourse de Casablanca et la Royal Air Maroc. Cette rencontre a été une occasion de débattre les différents scénarios pour la promotion de la diversité. L'état des lieux établi par M. Baraka démontre que le Maroc a toujours du chemin à parcourir. La représentativité féminine dans les organes décisionnels particulièrement économiques reste en deçà de toutes les attentes. Le Maroc, selon un avis du CESE émis en 2014, figure parmi les pays de culture conservatrice en matière d'acceptabilité du rôle socio-économique des femmes au sein de la société. A titre d'exemple, le taux de présence des femmes dans les conseils d'administration publics ne dépasse pas les 5%. Des chiffres révélateurs ont également été présentés par le président du CESE décrivant ainsi la réalité marocaine. Se référant à M. Baraka, le Royaume perd son positionnement à l'échelle internationale. Le Maroc a reculé en 2014 dans les classements internationaux par rapport aux questions d'écart de genre. Il est ainsi passé au 133ème rang sur 142 pays en 2014 alors qu'il était positionné 127ème en 2010. Le président du CESE souligne également que le Maroc occupe la 135ème place dans la participation économique de la femme et se positionne au 116ème rang sur 128 pays en termes d'efficacité des politiques et mesures d'autonomisation économique des femmes. Nizar Baraka affirme, par ailleurs, que le Royaume est classé 24ème sur 30 pays en matière de politiques et mécanismes d'appui et d'accompagnement des entreprises féminines à fort potentiel. Ce constat a interpellé Marie-Jo Zimmermann, députée de la Moselle et vice-présidente de la délégation aux droits de femmes à l'Assemblée nationale française. Ayant pris part à cette rencontre, la députée française a souligné le rôle que joue la mixité dans la performance des entreprises et leur compétitivité. De nombreuses études ont révélé que les entreprises comptant des femmes parmi leurs administrateurs présentent des indicateurs financiers supérieurs et sont plus performantes. Auteure de la loi sur la féminisation des conseils d'administration, Marie-Jo Zimmermann a partagé ce dispositif promulgué en 2011 avec l'audience marocaine. La loi française stipule une représentation équilibrée des femmes et des hommes fixée à 40%.
Cette proportion, qui reste un défi pour le Maroc, est déjà atteinte dans certains organismes nationaux. Tel est le cas pour la Royal Air Maroc qui compte actuellement un effectif de 2.900 personnes dont 40% de femmes. Sur 67 chefs de département, la moitié est des compétences féminines. Aussi le comité de direction compte 4 femmes contre 12 hommes. Les 4 postes du comité exécutif sont, quant à eux, équitablement répartis.