C'est sous le thème de la sécurité sanitaire des aliments que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi de célébrer cette année la Journée mondiale de la santé. Un choix qui vient confirmer que les maladies d'origine alimentaire continuent de poser un problème sanitaire de taille sur le plan mondial. Selon l'OMS, les aliments contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques sont responsables de plus de 200 maladies, allant de la diarrhée aux cancers, et provoquent annuellement plus de 2 millions de décès dans le monde. «Devant la multiplicité des intervenants, seule une bonne coordination et une collaboration efficace peuvent assurer et garantir la sécurité sanitaire des aliments», a déclaré le ministre de la santé, El Houssaine Louardi, lors de la célébration de cette journée, hier mardi, à Rabat. Au Maroc, 1.000 à 1.600 cas de toxi-infections alimentaires surviennent chaque année, dont 30 à 45% nécessitent une hospitalisation. Les données du système national de surveillance épidémiologique et d'information sanitaire montrent, par ailleurs, que 20 à 25% des établissements alimentaires de restauration et de vente au détail contrôlés par les services de santé sont des établissements à risque. Il n'existe, en outre, aucun chiffre concernant le danger que représentent les produits chimiques, bien que le ministère les qualifie de «source importante de maladies d'origine alimentaire». Une situation face à laquelle les efforts gouvernementaux restent limités bien que, comme l'a rappelé le ministre, le droit a la santé ait été constitutionnalisé en 2011. El Houssaine Louardi a ainsi énuméré les efforts menés par son département dans ce sens, notamment la création de l'Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) chargé de la gestion de la sécurité sanitaire des aliments, la promulgation en 2010 de la loi 27-08 sur la sécurité sanitaire des aliments, le lancement du chantier de la réforme de la santé publique qui vise l'élaboration et l'adoption d'ici fin 2015 d'une loi de santé publique, ou encore l'encouragement du développement des associations de consommateurs. Il s'agit, selon Louardi, de faire du système sanitaire marocain un système intégré, cohérent, efficace et dynamique. «A ce sujet, un des chantiers que nous jugeons prioritaire est la redynamisation et le renforcement de la Cellule nationale de veille sanitaire (CNVS) et des cellules locales de veille sanitaire chargées de gérer les toxi-infections alimentaires collectives et les fraudes généralisées», a noté le ministre.