L'association «Pour le développement du port de Safi» vient d'organiser deux journées de nettoyage du port de Safi. Cette action citoyenne a pu avoir lieu grâce à l'implication des cadres et du personnel de l'ODEP de Safi dont l'intervention a été décisive en amont, par l'adhésion au projet du nouveau directeur, et en aval, via le travail in situ et l'efficacité du personnel engagé. Ont collaboré aussi à la réussite de ces deux journées, les employés de la Promotion nationale de la Communauté urbaine de Safi, des éléments du Croissant-Rouge Marocain et un grand nombre de petits écailleurs de poissons. Dans l'ensemble, plus de 120 citoyens marocains ont pris en charge, et de la manière la plus concrète, une partie de la gestion de leur quotidien comme dit l'adage, « mieux vaut allumer une bougie que critiquer l'obscurité ». Pour la capitale de la région Doukkala-Abda, la relation que les Safiots entretiennent avec leur port dépasse, et de loin, le simple lien d'avec une infrastructure économique aussi importante soit-elle. Depuis la construction d'un port moderne à partir de 1923 en raison de la découverte d'importants gisements de phosphates dans les plaines du Gantour et la montée en puissance du secteur de la pêche (Safi fut le 1er port sardinier au monde), un adage immémorial fait circuler, dans les artères de la ville, une réalité socio-économique fort palpable : « Si on n'est pas au port, on en parle ». Ainsi, le port de Safi est-il perçu en tant que locomotive socio-économique historique et pour la cité et pour toute la plaine des Abda et H'mer. Néanmoins, le ralentissement des décennies précédentes a fait perdre à la ville beaucoup de ses cartes maîtresses, à tel point que le jeu n'en valait plus la chandelle et on a vu des exportateurs de Safi passer par le port de Casablanca. La finalité pour les responsables de l'association « Pour le développement du port de Safi » est de voir leur terminal réutilisé lors des opérations d'import-export du bassin du Tensift, en l'occurrence des pôles économiques comme celui de Marrakech. En définitive, la réussite de cette collaboration entre la société civile et les intervenants institutionnels ne peut qu'augurer de bonnes surprises pour l'avenir de Safi.