Nous sommes le 8 janvier, par un froid matin d'hiver et comme à l'accoutumée, la jeune étudiante universitaire de vingt et un ans referme derrière elle la porte de son domicile pour se rendre à ses cours à la Faculté des sciences de l'Université Hassan II de Casablanca. Pourtant, pour la jeune femme, tout ne va pas se dérouler comme prévu. Et pour cause, moins d'une heure et demie après son départ de la maison, le père de l'étudiante reçoit un sms alarmant envoyé depuis le portable de sa fille. L'inquiétant texto l'informe que la jeune fille vient d'être kidnappée par des ravisseurs qui réclament une rançon de 100 mille dirhams et qui menacent de se montrer hostiles envers la fille si jamais le père avisait la police. Résigné, ce dernier décide malgré tout d'alerter le parquet général qui, tout de suite après avoir été saisi, donne ses instructions aux éléments de la police judiciaire du district de Hay Hassani pour entamer, sans plus tarder, les investigations nécessaires en vue de retrouver la fille. C'est une course contre la montre qui est enclenchée pour tenter de sauver l'étudiante des griffes de ses ravisseurs. Les enquêteurs recourent au retraçage des informations relatives aux communications téléphoniques provenant du numéro de la carte SIM de l'étudiante pour repérer ses déplacements. Malheureusement, le téléphone de la fille semble éteint. Mais par un heureux revirement de situation, un autre sms, provenant cette fois d'un autre numéro de téléphone, vient d'être envoyé. Il informe que la fille court un grave danger et que le père doit verser, au plus vite, la rançon fixée. Les limiers de la police judiciaires procèdent dans la foulée au repérage du nouveau numéro de téléphone et parviennent à découvrir qu'il est localisé à Safi. Les éléments de la PJ du district de Hay Hassani coordonnent illico avec leurs collègues de la PJ de Safi, qui se rendent en force à proximité de la gare de train de la ville, là où est localisée la carte SIM. Sur place, ils retrouvent la jeune fille seule ! En fait, elle n'était ni kidnappée ni menacée d'être liquidée par qui que ce soit. Elle avait échafaudé de toute pièce ce tortueux scénario sans la complicité de personne car elle ne supportait plus les interminables pressions de son père qui ne lui accordait aucune liberté, pas même celle de choisir ce qu'elle désirait faire de sa vie. A titre d'exemple, elle a affirmé aux enquêteurs que son père ne lui avait même pas permis de postuler au concours d'admission à la Faculté de médecine, ceci malgré le fait qu'elle disposait de notes de baccalauréat honorables, l'obligeant plutôt à s'inscrire à la Faculté des sciences.