ALM : Comment avez-vous réagi au refus de la Confédération africaine de football de reporter la CAN et de remplacer le Maroc par la Guinée Equatoriale ? Badou Zaki : J'ai regretté la décision de la Confédération africaine de football de retirer la Coupe d'Afrique des Nations 2015 au Maroc. Alors que le gouvernement voulait juste la retarder de peur que ne se propage le virus Ebola qui fait actuellement des ravages dans les pays africains. Comme j'ai regretté le fait qu'on ne pourra pas jouer cette compétition. On a attendu avec impatience de jouer cette manifestation grandiose chez nous au Maroc et devant notre public, d'autant plus que la sélection nationale dispose d'énormes potentialités qui lui auraient permis d'aller loin dans cette 15e édition et pourquoi ne pas la remporter. Les joueurs étaient fin prêts. Je comprends tout à fait la décision de notre gouvernement de reporter l'évènement. C'est une initiative qui suscite le respect de tous, car la santé des Marocains est au-dessus de toute autre considération. On a entendu ça et là que le Maroc va être lourdement sanctionné. Partagez-vous cet avis ? Je crois que de lourdes sanctions de la CAF seraient exagérées, car notre pays n'a pas demandé une annulation de la compétition mais juste un report. Donc c'est injuste de parler de priver une nation de ne plus participer aux compétitions africaines ou bien de payer une lourde amende, car elle voulait protéger son pays d'une maladie aussi grave comme Ebola. Et je tiens à vous dire que plusieurs joueurs africains qui jouent en Europe devraient avoir peur de rejoindre leurs sélections en Guinée Equatoriale pour jouer la trentième édition de la CAN. Certains disent que Zaki et l'équipe nationale sont actuellement en mode «point mort» après cette décision. Que répondez-vous ? Je leur réponds venez travailler à ma place si je suis en mode «point mort». Cela arrive et ceci n'affectera en rien notre programme que nous tâchons d'appliquer correctement, car nous sommes convaincus de la justesse du choix pris par le Maroc. Nous continuons à nous mesurer à des sélections après l'élimination de l'équipe nationale suite à la décision de la CAF. Les joueurs auraient plus de temps pour peaufiner leurs préparations. Concernant les prochaines dates FIFA prévues en mars 2015, le Maroc aura pour adversaire des équipes de renommée mondiale. À titre d'exemple, des pays européens comme l'Italie et de l'Amérique latine à l'instar du Brésil et l'Argentine. Sinon pour moi, je suis déjà dans la commission technique de la FIFA pour fournir des rapports et choisir le meilleur joueur du match lors du Mundialito. Vous paraissiez confiant de remporter la CAN. Quel est le secret de cette détermination ? Actuellement nous avons une équipe qui est composée de très bons joueurs. Et depuis mon arrivée et celle de tout le staff technique, nos avons instauré la discipline au sein de l'équipe nationale et l'on a fait comprendre à tous les joueurs que porter le maillot national est une grande responsabilité et une fierté. Maintenant, il y a une homogénéité dans l'équipe avec des joueurs professionnels conscients de la mission qui les attend. Il faut également mentionner que nous avons une stratégie claire avec un staff technique et médical de grand calibre et qui me soutient tout le temps et soutient le progrès de l'équipe nationale. Donc tout le monde est prêt pour redorer le blason du football national et d'essayer de se qualifier à la phase finale de la 31e édition de la CAN en 2017 et d'assurer une présence en phase finale de Coupe du monde 2018. Justement, comment vous êtes-vous comporté avec les joueurs qui ont refusé de rejoindre l'équipe nationale ? Pour les joueurs qui ont refusé de porter le maillot national, je leur réponds, moi je vous refuse quatre fois pour avoir boudé l'appel de votre nation. Nous avons marre de ce type de joueurs qui excellent dans leurs clubs en Europe, alors qu'en équipe nationale ils n'arrivent pas à s'imposer. C'est anormal de donner la chance à ce type de joueurs qui ne veulent pas défendre les couleurs nationales. Avec ce genre de joueurs convoqués à chaque fois on a du mal à remporter un titre et on ne récolte que des catastrophes. Donc je ne regrette personne. Et le joueur local ? Le joueur local est toujours là, mais il faut qu'il soit à la hauteur, car je ne peux pas restructurer une équipe solide et compétitive seulement avec des joueurs locaux. Nous n'avons pas de bons éléments en championnat national et le niveau reste très modeste par rapport à ceux qui jouent en Europe. Sinon, j'ai donné la chance à tous les joueurs, mais il y avait une certaine concurrence entre les locaux et les internationaux. Et bien sûr, nous avons choisi le meilleur qui puisse résister à tous les défis et qui veut mouiller le maillot national. Quel commentaire faites-vous sur l'Algérie tombée dans le groupe C lors du tirage au sort de la CAN-2015 ? C'est un groupe très relevé et l'équipe algérienne n'a pas les moyens de réussir une bonne Coupe d'Afrique des Nations en Guinée Equatoriale du 17 janvier au 8 février. Et je ne crois pas que les Algériens dépasseront le premier tour de ce tournoi face à de coriaces équipes comme le Ghana, le Sénégal et l'Afrique du Sud. Il ne faut pas oublier la robustesse des jeunes joueurs ghanéens qui est connue à l'échelle mondiale, l'équipe du Sénégal est composée de bons joueurs professionnels et l'Afrique du Sud est à prendre au sérieux. Quels sont vos pronostics pour le Mundialito ? Comme tous les Marocains, je reste optimiste quant à la possibilité de réaliser des résultats satisfaisants de la part de l'équipe du Moghreb de Tétouan. J'espère qu'elle sera à la hauteur comme le cas du Raja lors de la précédente édition. Il faut penser à gagner le premier match de l'ouverture pour se lancer dans le reste des rencontres.